les vécés n’étaient pas fermés de l’intérieur

Un jeudi au collège, nous profitons de la pause repas pour fêter le départ à la retraite d’une sympathique collègue qui a décidé de nous abreuver de champagne. J’adore le champagne, mais je tente de consommer avec modération, mais j’ai du mal, parce que j’aime vraiment le champagne… Et puis en plus, je n’ai pas l’habitude de boire ce genre d’alcool festif en pleine journée et lorsque je pars fumer ma cigarette avant la reprise des cours, le monde est si joli, tout lumineux et très gai.

Serait-ce que je n’ai pas entendu la sonnerie ? De retour en salle des profs, celle-ci est vide. J’émets in petto deux hypothèses : soit tout le monde est encore à faire la fête là-haut, soit ça vient juste de sonner. Pas le temps d’explorer, les effets diurétiques du champagne m’assaillent soudain et il me faut ab-so-lu-ment aller aux toilettes ! J’y cours, j’y vole et … trop tard, découvre qu’il n’y a plus de papier……. Mes mouchoirs sont à la maison…. Il n’y a vraiment personne dans la salle….

Je ne vois qu’une solution : ouvrir la porte et crier. Ce que je fais. J’ameute d’abord un élève qui passait par ici et repart par là sous une volée de bois vert. J’essaye de varier mes appels : « Y’a quelqu’un ? », « Ouh ouh ?! » sont les seules choses appropriées qui me viennent. Au bout de plusieurs minutes, on ne se sent même plus idiote, mais misérable et abandonnée, tout en ricanant tout de même (y’a encore des bulles dans le coco). Enfin, passe la secrétaire de comptabilité, à qui je peux en toute confiance expliquer mon souci. En plus, elle est sympa, elle ne rigole même pas.

Je découvre que les élèves m’attendent depuis un petit quart d’heure. Et j’ai très envie de dormir, savez, d’un sommeil lourd et ronflant. Ça tombe drôlement bien, j’avais prévu une activité en groupes. Humpf…

Pour que je me sente moins seule, une collègue m’a photocopié un article de presse qui racontait avec force détails comment un secrétaire d’État, quelques jours plus tôt, s’était retrouvé enfermé dans les toilettes et avait dû appeler au secours via son portable, dérangeant un député dans l’hémicycle.

J’en conclus qu’il faudrait emporter son portable partout. Et puis quoi encore… Quel ennui! Je m’insurge!
(J’en conclus d’autres trucs, naturellement, sur l’alcool au travail, l’alcool tout court, la gestion des espaces sanitaires dans les établissements publics, les méfaits de la cigarette… gna gna gna, mais ça m’ennuie)

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11 juin 2008


un coup de vent!

polaroid n°2
publié dans le forum « Pour le Plaisir d’Écrire »

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Quand elle arrive au collège, y’a un grand coup de frais ! De la mode elle n’est pas une victime, piochant avec goût ce qui lui sied au mieux. Des lunettes, souvent de travers, et puis des grands éclats de rire ! Toujours débordée, toujours en retard, c’est Miss Catastrophe la moitié du temps, notamment devant un ordinateur. Elle soupire d’aise, baille ou s’étire avec le plus grand naturel. Elle a toujours un bon train de retard. Mais on peut lui confier un dossier en toute confiance, curieux non ?

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9 juin 2008