Gaïa
J’ai marché sur tes traces
Dans ce très vieux sillon.
J’ai vu le temps des glaces,
Deviné tes passions.
Une petite arche, très vieille
Protégea en son temps
Quelques heures de sommeil
D’un chasseur, d’un brigand?
… Et puis, soudain…
comprendre
Comme tu sais être belle
Combien tu sais attendre
Pour te faire sensuelle
Après mille rages, maints pleurs
Mille orages, cent douleurs
Après deux cent mille ans
Tu m’as fait ce présent
Attends…
Donne-moi un instant… Je suis le Temps, je suis le Vent, je suis le Courant
Quelques secondes … Je suis l’Onde, je suis une Ronde, je suis le Monde
Je suis la Pluie, je suis l’Incendie
Merci…
Puis partir, à regrets
Il faut bien avancer
Buter sur ces cailloux
Enormes et délicats
Charriés par ton courroux
Emois d’un autrefois
Un peu de noirs et blancs
Pour nous surprendre encore.
Les os blanchis du Temps.
Mes os, après ma mort.
Gaïa
J’ai pu lire ton histoire
J’ai touché ses méandres
Décrypté tes messages
Ramassé quelques cendres
Ce que tu as jeté
En travers du chemin,
Couleurs, cailloux figés,
Drapés de pierre sous mes mains…
Sais-tu … mes nuits sont hantées
28 juin 2008
Cohab Canyon, Capitol Reef, Utah, USA, août 1997
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28 juin 2008