J’enchaîne tout de suite sur l’endométriose, comme ça, c’est fait, et c’est cohérent avec l’article précédent.
Pour ceux que mon propre récit et les détails de la maladie pourraient gêner (oui, je parle de mon appareil génital!!), cessez votre lecture maintenant.
Ca peut manquer de pudeur, mais désolée, l’endométriose est si mal connue en France que si mon témoignage et mes explications peuvent éventuellement mettre la puce à l’oreille à une seule personne, …! Je trouve donc mon « impudeur » nécessaire.
Mon cas à moi.
Le récit précédent date de 1999.
Les quelques gynécos vus entre 1995 et 2005, ça a donné ça :
– ça ira mieux quand vous aurez eu un gosse (hop ! une petite dose de culpabilité)
– il est parfaitement impossible d’avoir des douleurs AVANT les règles (hop ! une petite dose de « vous êtes mytho »)
– voui, voui … je ne sais pas … il est vrai qu’il n’est pas normal de souffrir pendant les règles … mais tant de femmes souffrent quand même sans pathologie particulière … c’est comme ça…
– vous avez peut-être une endométriose mais le diagnostic est compliqué et surtout, coûteux, et puis de toute façon, y’a pas grand chose à faire
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Février 2004 et 2005
un petit tour aux urgences pour cause de douleurs à la vessie.
On me fait des analyses pour une infection : rien
« buvez beaucoup d’eau, ça ira mieux. »
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Mars 2005
Au sortir des toilettes, un soir, des douleurs épouvantables à la vessie
Le médecin du SAMU diagnostique une colite néphrétique par téléphone
A l’hosto, en pleine nuit, y’a pas grand monde ; suite à la radio, le médecin de garde me dit que je devrais « faire caca plus souvent » (sic!)
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Avril 2005
Une coloscopie n’aboutit pas, ça coince, pas le temps de voir pourquoi
Un coloscanner montre vaguement un truc, on vous communiquera le résultat définitif ultérieurement
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Mai 2005
Nouvelles douleurs après un pipi; à l’hosto, quelqu’un pense ENFIN à faire une échographie et … on me transfère à Montpellier
IRM / scanner / analyses poussées aux résultats inquiétants (les marqueurs d’un cancer sont 17 fois supérieurs à la limite maximum, le dosage de globules blancs est effarant)
On prévoit une coelioscopie qui tourne très vite à la laparotomie (ouverture franche de l’abdomen), je reste sur la table plus de 4 heures, on m’enlève une partie de mes attributs féminins. (kyste de 8 cm sur 5)
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Diagnostic : endométriose aigue ; plaie ancienne infectée, amalgamée, hémorragique.
Engueulade du chirurgien, je me défends en rappelant que ses collègues ont été infoutus depuis plus de 10 ans ( !) de chercher correctement. (donc, Joye, moi je lui ai pas fait de bisou !!)
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C’est quoi ?
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L’endomètre, c’est la paroi de l’utérus, celle qui est évacuée chaque mois s’il n’y a pas eu fécondation et nidification.
En temps normal, toutes les cellules s’évacuent par les voies naturelles.
Dans le cas de l’endométriose, certaines restent où elles sont, ou bien migrent dans les trompes, sur les ovaires, dans l’abdomen (vessie, intestins…).
Tant qu’elles sont dans le corps, elles continuent de réagir au cycle hormonal, et peuvent alors saigner au cours des règles suivantes, provoquant des kystes hémorragiques qui peuvent donc, dans certains cas, créer des lésions importantes.
Le symptôme le plus évident, c’est les douleurs menstruelles.
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Le diagnostic, ici, se fait le plus souvent lors d’un bilan de fertilité.
On n’en connaît pas l’origine, les causes.
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Elle peut être très silencieuse mais néfaste, douloureuse mais sans dégâts, silencieuse et passive etc… C’est vrai qu’elle est « chiante » pour les médecins.
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Elle n’empêche pas, à priori, d’avoir des enfants.
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Le traitement consiste à mettre les ovaires au repos (pilule ou hormones), dans certains cas graves à provoquer une ménopause chimique. (Il y a donc un « traitement », tout du moins un moyen de la museler).
Dans certains cas, le diagnostic est facile par une IRM ou un scanner ; dans d’autres, il faut passer par la chirurgie (coelioscopie).
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Moi ?
Je vais très bien, merci ! Quel soulagement de savoir enfin ce qu’il se passait ! Quel soulagement d’être prise en charge ensuite par un chirurgien-gynécologue spécialiste de cette maladie !
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Lors d’un séjour en Angleterre, je souffrais un peu de mes règles et la femme qui m’accueillait (55 ans environ) m’a coupé la parole quand j’ai commencé à dire ; « Vous savez, je souffre de ce truc… » / « Ah oui, l’endométriose ! »
Tac, dans les dents ! Dans les pays anglo-saxons, toutes les femmes ou presque connaissent cette maladie !
Zuuuuutteuh !
Pour en savoir plus, il y a le côté encyclopédique, le côté associatif
Voilà! Je n’en parlerai plus, à priori, je vais retourner à mes petits exercices d’écriture (ça fait longtemps)
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9 août 2008