Pour Annie, de la part de Jean-Jacques, suite aux commentaires sur l’article « The Knife – Silent Shout »
Jean-Jacques s’interroge : est-ce du premier ou du deuxième degré?
Je répondrais volontiers : les deux, mon capitaine!
Mais regardez plutôt avant de lire la suite …
Je n’ai pu m’empêcher de sourire dans un premier temps, et même de sourire un peu jaune quand j’ai vu qu’il tournait même les pages de la partition, ce que je trouve exagéré. Mais j’ai laissé aller jusqu’au bout, me laissant envahir par de petites réflexions, une petite musique intérieure ; par exemple, j’avais clairement en tête l’écho d’un morceau écouté juste avant, qui revenait en pulsations, mais laissait aussi des plages de « silence » en moi.
Il faut connaître et aimer le silence pour prétendre vouloir l’emplir de musique, et je trouve très fort ce qu’il fait là, même si on le ressent à peine, mais imaginez-vous dans le public … 5 minutes de silence!!! Chaque soir une mélodie différente : des raclements de gorge, des petites toux gênées, le clic-clic d’appareils photos, un chuchotis, des protestations peut-être? Au fond, ce n’est pas donné souvent, le silence, hormis lorsque l’on s’isole volontairement pour cela.
Et puis, il m’arrive parfois d’entendre un silence assourdissant dans certaines compositions, une respiration suspendue dans le néant, un rien du tout qui rend la note suivante sublime (je pense à un morceau de Yann Tiersen).
En cherchant un peu, j’ai découvert que John Cage s’intéressait de très près au bouddhisme zen, qui développe notamment l’idée que le bonheur, c’est ici et maintenant. Et là, bingo!! Voilà bien le fil conducteur du blog d’Annie, femme souriante qui malgré les aléas de la vie, suit avec bonheur les petites musiques intérieures du « ici et maintenant ».
Et je viens d’accéder en partie à la réponse à une question qui me traverse chaque fois que je tombe sur ces tableaux monochromes … Jusque-là, je réagissais mal, très mal … Aujourd’hui, je comprends mieux. Mais c’est un concept, je m’étouffe toujours sur l’idée que cela puisse se vendre des milliers de dollars 😉
Alors, quel monochrome je mettrais sur cette composition de John Cage?
Du bleu, pour l’introspection et la sérénité
Du Yves Klein
Monochrome bleu sans titre, IKB 3, 1960
Pigment pur et résine synthétique sur gaze montée sur panneau, 199 x 153 x 2,5 cm
Collection Centre Pompidou, Musée national d’art moderne
Photo Adam Rzepka, Centre Pompidou
© Adagp, Paris 2007
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Et vous?
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9 avril 2009