conversation secrète

mhhhmh, le fond de l’air est un peu frais, mais y’a quand même du soleil, et ça c’est tout bon …

Alors? Qu’est-ce t’en penses?

Bon ben moi, j’y vais!

Et merde de mouche, la revoilà!!

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Zuteuh, je ré-essaye …

Alors?

Ch’ais pas … ch’uis fatigué …

Elle est là, non?

Hey, ça a bougé!

Bon, allez, je veux bien poser …

Et j’me barre
Y’a pas d’lézards
Y’a plus d’lézards!!
J’en ai marre!!

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10 mai 2009

tout est relatif …

En me promenant chez Mapy, j’ai pu visionner cette vidéo qui m’a filé une sacrée chair de poule pour au moins deux raisons : la mise en perspective de la place de l’humain au sein de l’univers, et la musique. Voire une troisième, la potentialisation mutuelle (la musique renforce les images, les images subliment la musique) …

Le film dure tout juste 10 minutes … Ne zappez pas!  Vous savez bien … si vous êtes pressé, faites un détour … ou revenez voir … ou allez voir chez Mapy, qui a d’autres petits trésors  😉

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Tout en visionnant me sont venues toutes sortes de réflexions …

Vers le début, j’ai repensé à ce roman de science-fiction des années 50/60 où les héros sont envoyés aux confins de l’univers connu car de graves turbulences y sont apparues et semblent menacer l’univers entier. Lorsqu’ils franchissent la « frontière » … ils se retrouvent expulsés du genou blessé d’une jeune femme … Ce jeu de poupées russes m’a permis d’appréhender pour la première fois la notion d’infini, d’infiniment grand et d’infiniment petit, de serpent qui se mord la queue ou de boucle bouclée  –  au choix …

A mesure que l’on s’éloigne de la planète, j’ai surtout ressenti notre immense solitude.
Immense …

Et en plongeant au coeur de nos atomes, la caméra nous raconte combien nous sommes « habités », intensément « habités » … par l’univers entier.

Oui, il est vrai alors que nous sommes bien petits et qu’il serait bon de se le rappeler régulièrement, histoire d’arrêter de se prendre la tête sur de véritables broutilles ; de se manger le nez pour de bêtes histoires de territoires, de croyances, de valeurs, de différences ; de se penser si naturellement dominants dans nos rapports à tous les autres habitants de la belle Bleue …
certes … c’est une évidence … nous ne sommes pas grand-chose
Mais la vidéo m’a poussée à aller un tout petit peu plus loin. Si nous ne sommes que des poussières de l’univers, nous en faisons malgré tout partie, nous sommes faits de sa substance, nous sommes l’un de ses très nombreux échos, nous appartenons à l’entier et l’entier nous appartient …

J’ai éprouvé une profonde tendresse pour nous, les humanoïdes, et pour tout ce qui nous entoure. Et j’ai repensé à cette divergence d’opinion qu’il m’arrive régulièrement d’avoir avec des personnes (« in real life » ou sur les blogs) qui pensent et disent que l’humanité ne mérite pas d’exister, qu’on devrait crever pour laisser respirer la planète, que c’est un furoncle dans la grande histoire de l’univers. Ce n’est pas faux, je ne me voile pas la face (il faudra bien qu’on aborde un jour de front la problématique  –  encore tabou  –  de la démographie), mais quand même, je réagis assez vivement à la longue par des « Ben faut que ça arrive le plus vite possible ou faut attendre que tu aies fini de vivre ta propre vie?« , ou encore « T’es un(e) extra-terrestre?« , ou, plus cruel « Et tes gosses, ils sont où dans le scénario?« . Ben oui, c’est bizarre d’envisager la fin de l’humanité sans clairement envisager sa fin propre d’abord. Une seule personne a tenu à me « rassurer » en disant qu’elle était « prête à partir dans le premier wagon » ….

Notre place dans l’univers me paraît « légitime » puisque nous sommes là. Et si nous sommes là, c’est qu’on s’est drôlement bien démerdés, bien aidés également par une série de « hasards », de mutations et autres manifestations cosmiques totalement indépendantes de notre bon vouloir. Je ne nie pas du tout que nous avons tendance à développer majoritairement les défauts de nos qualités, et que cette tendance s’accélère avec l’évolution démographique.
Je reste admirative de nombreuses réalisations humaines. Seul l’homme est capable de se mettre ainsi en perspective, comme dans cette vidéo.
Je reste vigilante, et respectueuse au possible de mon environnement.
Je reste sensible, active, parfois « teigneuse », parfois profondément triste, parfois conne aussi, devant la bêtise, l’ethnocentrisme, le spécisme, l’appât du gain, …
Je reste humble. Je serai peut-être la première victime d’une inondation ici, d’un glissement de terrain là, d’un terrible ouragan généré par les modifications climatiques auxquelles nous avons contribué…

Clairement, ça me ferait chier … Parce que je reste « une », individuelle et sans nul doute individualiste, et … habitée par l’univers.

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9 mai 2009