L’autre jour, Félix nous interpelait sur deux choses : la manière dont les poulets sont abattus et conditionnés en certains endroits de Chine et, sachant qu’une partie est destinée à l’exportation, la manière dont on pouvait, nous, les consommateurs, éviter de manger ces poulets-là (ou autres produits à l’origine douteuse) : le code-barre.
Faisant de plus en plus attention à ce que j’achète, j’avais remarqué que j’avais été obligée de reposer certains produits tentants car je n’y trouvais pas certaines infos ; soit il manque le pays de production, soit seul l’importateur est mentionné (avec l’idée, je suppose, que le fait de dire FRANCE suffira à rassurer le consommateur).
J’étais donc ravie de disposer enfin d’une arme de défense : la signification des trois premiers chiffres du code-barre (1)*, indiquant le pays d’origine.
Mais …
Désormais, lorsqu’une info m’interpelle, m’intéresse, me secoue … je fais quelques recherches plus poussées pour en savoir plus, que l’info émane ou non d’un mail anonyme ou d’un document ne citant ni sources, ni références.
J’ai retrouvé l’info des codes-barres sur un article du Post (2)*, où l’auteur laissait un lien vers Wikipédia. Ni une ni deux, j’y fonce et découvre ces deux « petites » phrases :
Les deux ou trois premiers chiffres de l’EAN indiquent dans quel pays l’entreprise est membre du système EAN. […] Ils n’indiquent pas toujours le pays de production, il peut s’agir du pays où est situé le siège social de l’entreprise ou l’un de ses sièges sociaux.
On peut donc imaginer une entreprise chinoise avec un siège social en Italie, qui importe des pièces diverses de Chine et les assemble en Italie : leur produit sera codé en Italie …
De la même manière, des entreprises françaises de produits surgelés importeront des haricots verts chinois, mais comme ils sont conditionnés / emballés en France, ils porteront le code France …
Enfin, c’est comme ça que je comprends les choses.
Du coup, j’ai fouiné sur le Net pour savoir comment nous pouvions connaître le pays d’origine pour un produit alimentaire. Eh bé … c’est pas joyeux! Même si la communauté européenne a fait d’énormes progrès dans les étiquetages, il reste un gros vide : Il n’est pas obligatoire de mentionner le pays d’origine, contrairement à ce que l’on pourrait croire.
Ainsi, ce passage d’un document résumant les dispositions européennes en matière d’étiquetage:
Informations d’étiquetage facultatives
Dans un certain nombre de domaines, la Communauté a introduit des règles relatives aux informations complémentaires non obligatoires qui peuvent faire partie de l’étiquetage des denrées alimentaires, mais qui nécessitent une harmonisation au niveau communautaire. Ceci concerne avant tout les points suivants:
-Nutrition
-Origine géographique
-Production biologique
-Caractéristiques spécifiques
L’inclusion de telles informations n’est nullement obligatoire, mais si l’étiquetage d’une denrée alimentaire contient des informations sur la valeur nutritionnelle, l’origine géographique, les méthodes de production biologiques ou des caractéristiques spécifiques, l’étiquetage doit répondre aux règles communautaires communes en vigueur pour ce domaine spécifique. (3)*
Comme dans toute bonne dissertation, lorsque l’auteur annonce 4 points et commence à les développer, je m’attends à trouver davantage de détails sur le 2è : Origine géographique.
Or, la suite du texte passe allègrement du 1er au 3è point. Absence criante à la fois de dispositions ET d’expression d’une quelconque nécessité!!
Certes, les fruits et légumes sont tracés, leur origine mentionnée. Suite à certaines affaires telles que la « vache folle », les viandes sont désormais tracées assez précisément (voir cette vidéo, certes produite par le Centre d’Information sur la Viande, mais qui montre les efforts entrepris, même s’il y a sans doute des points faibles). En fait, la plupart des produits frais dans leur état « primitif » sont tracés.
En revanche, les produits alimentaires transformés, et certains produits bruts surgelés, ne mentionnent pas toujours le pays de production.
Puisque je sais, suite à un reportage, que certaines entreprises françaises importent des haricots verts chinois destinés à la congélation, me voilà dans le CACA …
Finalement, cette recherche a confirmé ce que j’entreprends depuis quelque temps : manger sain, c’est cuisiner soi-même des produits bruts, employer le moins possible des produits transformés. En plus d’échapper ainsi à toutes sortes de conservateurs, de sucres et de gras rajoutés, je suis mieux informée sur l’origine de ce que j’ingère. Je suis juste embêtée pour les produits surgelés ; je trouve que c’est très pratique d’avoir des petits pois au congèl, par exemple.
Donc, l’an prochain, je ne me contenterai pas d’un petit potager avec deux pieds de tomates et trois pieds de patissons. Je vais faire une méga-production de légumes qui supportent la congélation … et j’y mettrai mon étiquette
Certifié Made In Mariev
Ingrédients : petits pois (99,99%), bave de crapaud ou d’escargot (0,01%)
*
(1)* source : wikipédia / code-barre EAN
Les codes commençant par 2 sont libres d’utilisation, il n’est pas nécessaire d’être membre du système EAN pour les utiliser. Ils ne peuvent en revanche pas servir à l’identification du producteur. Ceux-ci sont fréquemment utilisés dans les supermarchés pour des produits qui pour une raison ou une autre ne sont pas marqués du symbole EAN, comme les produits vendus à la coupe, venant d’un pays en voie de développement ou d’une petite entreprise.
(2)* – l’article du Post est là
(3)* – l’intégralité de ce document ici, émanant du site SOS-Net, le serveur bénévole de l’association Droit pour Tous
*
*
*
*
*
*
Je reconnais que je n’ai limité mes recherches qu’au Net. Peut-être n’ai je pas tapé les bons mots-clés dans le moteur de recherches pour avoir d’autres infos plus précises encore.
Une véritable enquête aurait impliqué de téléphoner et/ou écrire à certains services tels que « 60 millions de consommateurs », Ministère de l’Agriculture, ….euh … et … ben en fait, je ne sais pas trop à qui on peut s’adresser …
*
28 septembre 2009