sur les chemins

Edit : 22 heures, le 22 Octobre
En débit, depuis hier aprem, le fleuve est passé de 3 m3/seconde à … 25 m3/sec. Le fleuve est monté de plus d’un mètre, et il pleut, il pleut. Mais il paraît que demain, il fait soleil, alors je vais quand même aller me coucher tranquille, hein … 😉

Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille.
C’est pourtant vrai que j’en croisai, des crapauds et des grenouilles,hier vers 22h alors que je sillonnais le quartier, puis la « petite banlieue » du village, à la recherche d’un Ursule vadrouilleur. Et y’avait pas qu’elles qui sautillaient de joie et d’aise dans les pelouses, à la recherche d’une crapaude ou d’un grenouillard.
Nan, nan, y’avait aussi Ursule qui eut la politesse de me signaler sa présence à l’entrée d’une belle propriété puis repartit façon kangourou dans les sombres lointains du grand jardin.
J’entrai, sonnai, me confondis en excuses molles et humides, et soupirai d’aise en constatant l’amabilité de nos hôtes provisoires, au petit queutard et à moi-même.
Bingo!

Ursule is in love agaiiiiin!!
Il nous fallut pas moins de dix minutes et une bonne dose d’astuce pour amadouer le poilu trempé …

Petite balade du soir qui eut le mérite d’empêcher d’autres sombres angoisses de s’infiltrer dans ma poitrine. Oui … j’oubliai l’alerte météo orange et les trombes annoncées.

Mais cette après-midi, l’angoisse m’inonda tandis que la tempête s’abattait sur nous, sur le jardin, engloutissait la terrasse et jouait avec la piscine avachie. J’ai couru jusqu’au garage, voir si … eh bien oui, pour la première fois, l’eau humidifiait le sol. Bah, pas trop … ça va … mais quand même …

(oui, bon, j’avoue, c’est exagéré … y’avait pas d’éclairs ici …)

Alors je me branchai sur le site de vigilance des crues, et constatai que Vidourle reprenait bien des couleurs. mais il partait de si loin, si bas cette année, le pauvre, que la lecture des chiffres ne déclencha pas le moindre flux d’adrénaline.

Mais c’est encore Mère Castor qui en parle le mieux.

Comprenez …
J’ai vécu l’une des inondations les plus terribles de la région. 23 morts, des millions de dégâts, les hélicos qui tournaient jour après jour, façon film sur la guerre du Vietnam ; les militaires livrant le pain et l’eau; la boue … toussa. Oui, j’en ai déjà parlé … j’en reparlerai sans doute encore … 1 mètre 10 dans la maison (que je n’occupais pas encore alors … ouf!), des zodiacs pour rallier pompiers et sécurité civile du village à la ville la plus proche.

Alors, Vidourle, on le couve des yeux, on prend sa température au centimètre près, on lui parle, on lui murmure, on lui rêve …

merci à www.cycloevasion.com pour la photo

Mais Vidourle, avant qu’il nous fasse une colère terrible comme en 2002, (digues explosées en de nombreux endroits), il faudra encore plus d’eau, des eaux vraiment furieuses pour parvenir à détruire les nouvelles digues.
Nous, on regarde aussi les fossés, les creux dans les routes, les tas de feuilles qui s’agglutinent sur les grilles d’évacuation … c’est surtout là, qu’il est, le danger. Le pluvial.
Et là … le ciel pleure à nouveau si fort … Et des cris inaudibles nous parviennent en claquant les volets et pliant les arbres.

Je l’avais pourtant dit … pas trop d’eau d’un coup, s’il vous plaît. Trempée dans l’huile de l’été indien, me voici trempée dans l’eau …

Petit message personnel :