futur climatique

Je profite du violent orage de la nuit dernière pour remonter un des premiers articles du blog … car il n’est nul besoin d’en changer un seul mot, une seule virgule, (à part que j’avais oublié de ramasser mon linge sec … ) sinon peut-être d’y ajouter une intense et fervente pensée pour la Nouvelle-Orléans.
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Cette nuit, j’ai cru voir le futur

Ou alors, j’ai la mémoire courte
Cette nuit, vers 4 heures, des coups de tonnerre me réveillent ; le temps d’évaluer que l’orage est lointain, je me rendors.

Peu après, je me réveille à nouveau : quelque chose de puissant a soulevé mes rêves, balayé l’espace. Quelque chose de puissant s’est réveillé avant moi et galope à grande vitesse vers ma petite maison.

La pluie.

Elle tambourine à toutes les portes, à toutes les fenêtres, cherche à dissoudre le toit, les volets. Elle ruisselle et gargouille le long des gouttières, qu’elle transforme en « torrentières ».

Soudain je me rappelle : toutes les fenêtres de la maison sont ouvertes ! A l’entrée du bureau, un souffle brumisateur m’accueille et me presse d’aller fermer les vitres, je glisse sur le sol humide, j’éteins la prise de l’ordinateur.

Ma mission accomplie, me voici au salon, derrière la porte-fenêtre, bien éveillée maintenant. J’aime l’orage…

La pluie est d’une rare violence.

Les éclairs se chevauchent, je compte comme je peux pour calculer la distance entre leurs impacts et moi, et c’est souvent 300 mètres, et même moins…

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… parce qu’il n’est plus besoin de compter quand le ciel te hurle au visage et secoue les vitres en déchirant la nuit de sauvages zébrures blanches et rouges ; nul besoin de compter quand les poils se dressent tandis qu’un terrifiant craquement cache provisoirement ce que je n’ai pas encore remarqué.

Le vent.

Il vient d’ailleurs.

Il vient de ces îles lointaines où les palmiers se couchent dans un torrent de tourbillons salés.

Il vient de là-bas, n’est-ce pas ?

Le figuier et le mûrier platane, voisins paisibles d’habitude, se fouettent mutuellement, battent retraite, repartent à l’assaut, se couchent et se redressent en feintes à peine esquissées.

Mon petit jardin m’abrite souvent du vent.

Là, c’est peut-être parce qu’il est petit que le vent piégé s’y bat aussi violemment.

J’entends alors son cri, le long d’une fenêtre mal fermée. Oui, il se débat, hurle et siffle et crache sur les arbres.

Je vois tout à la lueur du ciel sans cesse embrasé.

Oui, cette nuit, j’ai vu le futur climatique, peut-être.

J’ai vu le passé d’autres lieux de la planète.

Ou alors, j’ai la mémoire courte.

Belle insomnie ensuite … et un réveil tardif, au soleil revenu.

Les roses trémières sont au sol, les pieds de tomates ploient, l’herbe est couchée en tous sens comme sur les berges d’une rivière poissonneuse.

Bon, j’avais oublié d’arroser le potager, ça tombe bien…

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* photo extraite d’un diaporama, je n’en connais pas l’auteur.

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30 août 2012
(12 juillet 2008)

au voleur!

La récolte de figues va être sportive face aux dizaines de voleuses !

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Photo prise le 8 août au matin

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10 août 2012