Oh, en vrai il ne pleut plus. Fait moche, fait froid, et la terre ne s’est pas encore remise des trois jours de pluie de la fin de semaine ; ça « sponge » de partout …
Moi qui vantais à Coq les jours gais, heureux et légers de Février dans ma région … c’est un peu loupé!
Dis donc le soleil et le printemps du Sud, t’arrêtes un peu de bouder? Passque moi, je vais pas tarder à ressembler à ça …
Prenons le temps d’écouter le vent, l’eau, et notre persona … cette petite voix en nous qui nous raconte la Terre depuis si longtemps.
Le film le plus poétique qu’il m’ait été donné de voir ces dernières années, eau, vent, feu, pierre et bois en dialogue intérieur, est « Le Nouveau Monde », de Terrence Malick.
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La bande-son y est fabuleuse : les mouches, le vent dans la plaine, les oiseaux, les rivières et l’océan … y sont un personnage à part entière qui nous invite presque immédiatement à nous abandonner dans cette Amérique du XVIIè siècle, vierge d’Européens … à mieux (res)sentir l’atmosphère d’une terre nouvelle, l’osmose des Indiens y vivant depuis 10 000 ans au moins.
L’histoire est bien celle de John Smith et Pocahontas, en un peu plus proche de la réalité historique que le désastreux « Pocahontas » de Disney … (quoique, malgré tout, peu de documents prouvent que ces deux-là se soient rencontrés, encore moins se soient aimés – énorme différence d’âge, notamment).
Elle est surtout l’histoire des premiers colons anglais en Virginie, mais sans le filtre léché lénifiant du cinéma d’Hollywood.
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Terrence Malick tourne très peu. Très très peu. D’aucuns diront « trop peu », et j’aurais tendance à le dire moi-même ; mais si cet homme a besoin de temps pour faire de tels bijoux, alors je me tais et goûte la poésie sauvage de ses images.