bridget sous (haute) tension

A peine sortie du tunnel des conseils de classe + réunion parents-profs (à l’occasion de laquelle les élèves participant au voyage en Angleterre de fin Juin ont réuni leurs talents pour vendre café, thé, gâteaux, quiches, pizzas et objets fabriqués avec leurs petites mimines, et sont parvenus à récolter 330 euros en quatre heures, bravo à eux!!) …

Après avoir honoré quelques invitations, dont les fameux 18 ans d’un ancien élève, à l’occasion desquels mes deux collègues et moi-même avons pu revoir avec plaisir d’autres anciens (ah oui, quel délice de les voir grandir et de pouvoir parler avec eux de tout et de rien, et surtout pas que du collège!) …

Alors que je me suis lancée avec la plus grande inconscience dans l’organisation d’un loto pour continuer à récolter des fonds pour le voyage, que ça me stresse à un point difficilement imaginable (faut investir un minimum, vu qu’on ne sait pas du tout combien de personnes se pointeront, mais attirer le chaland avec des lots pas trop pourris … l’équation, par moments  –  environ 10 fois par jour  –  me paraît insoluble, arf …) …

Victime d’insomnies à répétition, et de migraines toujours prêtes à me sauter sur le bulbe …

J’avais donc décidé de prendre une pause, histoire de faire un peu autre chose. Je sais pas, moi … Lire … Me promener et recommencer à prendre des photos … Regarder des trucs intelligents à la télé … Aller au cinoche …

Paf! Je commençais à me détendre un peu quand passèrent deux gendarmes par une belle fin d’après-midi printanière. Enfin, deux policiers municipaux, pour être tout à fait exacte.

Que ça fait bizarre d’avoir des uniformes à sa porte hors saison (la saison des calendriers, par exemple).

– Bonjour! Vous avez bien acheté un terrain vendu par la mairie il y a quelques temps?

– Oui, tout à fait, ça m’a agrandi mon jardin, c’est chouette! (grand sourire, sourcils froncés)

– Bien, alors nous devons vous informer que la municipalité vient de se rendre compte, aujourd’hui même, qu’une ligne à haute tension de 20 000 volts passe dans ce bout de terrain, elle est enterrée à 60 cm, surtout ne creusez pas, ne faites pas de travaux, n’entreprenez rien.

– Ah ben oui, dites donc … (réfléchit) … vous avez de la chance qu’il n’y ait jamais eu d’accidents! … (réfléchit encore plus) … Mais c’est complètement fou, votre truc … la mairie ne savait pas??!!

Dans les minutes, puis les heures qui ont suivi leur départ, Bridget a continué de réfléchir. Puis aujourd’hui, après divers coups de fil (EdF, notaire, mairie, services techniques, urbanisme), elle n’a plus qu’à attendre confirmation (passque figurez-vous qu’en fait, personne pour l’instant n’est en mesure de dire où passe e-xac-te-ment cette fichue ligne à haute tension!!).

Si en effet, c’est bien le cas :

– elle a une explication sur le pourquoi du rendement extraordinaire de certains pieds de tomates (pas tous) malgré un défaut d’arrosage régulier.

– elle a de la chance qu’Ursule ne soit pas un chien terrier enragé.

– sa maison devient nettement moins attractive sur le marché immobilier.

– elle a bien fait d’attendre (= de pas avoir un rond) pour entreprendre ce projet fou de creuser un jour pour une piscine à cet endroit *

Et quand j’aurai un peu plus envie de passer du temps sur le Net, j’irai me renseigner sur les éventuels dégâts que peuvent causer ces machins (champs magnétiques?).

ZUT!

* Un voisin faisait creuser son jardin. La pelleteuse tomba sur le filet rouge (avec couche de sable) qui signale la présence d’une ligne HT. On a frisé le barbecue … Et le voisin doit réceptionner sa piscine Vendredi … Pas d’bol … C’est ainsi que se fit la découverte.

*

7 avril 2010

[respiro]

Inspiré par le film « Respiro »

Je plonge, je suis au fond de la mer.

Je respire enfin, de ce souffle nécessaire qui touche … au divin ?

Plus rien n’est amer, tout est si serein.

J’oublie les guerres, les efforts quotidiens, les bouffées de colère, les envies de vin.

Je délie mes nerfs et défie les requins ; le bonheur je le serre, je ne crois pas au destin. J’entends mes frères, leurs chants cristallins, leurs rires salutaires en rythmes coquins.

 

Mes poumons se libèrent en ronds câlins, des bulles de mer qui soulagent mes reins.

Le poids de la terre n’est qu’un écho lointain, l’appel de l’air un mystérieux besoin.

 

Mes lèvres se desserrent en un sourire gamin.

La vie et tous ses fers me paraissent anodins.

Ce n’est qu’un rêve de mer, une caresse sur mes seins ; un murmure de l’univers.

Des désirs anciens.

Vouloir l’humain.

 

Ma vie est à nouveau légère.

Je joins mes mains et lance ma prière.

Retrouver les miens.

Je suis les coquilles de verre en amples coups de reins ;

 

Esprit désert.

Je reviens

7-8 avril 2003

*

25 mars 2010
(précédemment publié le 8 février 2009)