un « chat » dans la gorge

allez, une petite bêtise pour commencer le weekend; cette anecdote-là me met un peu le rose aux joues, j’avoue mais j’assume!

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En 2006, célibataire ne voyant rien venir, je me résous à faire LE truc que j’avais toujours dit que je le ferais jamais : m’inscrire sur meetic.
Je m’invente un pseudo, remplis consciencieusement les rubriques sans mentir mais en zappant des trucs genre « poids » et « taille », non parce que j’ai honte de ma silhouette, mais parce que ça m’énerve que cela puisse être un critère de sélection. (Faut savoir que certains mettent dans leurs critères de recherches une taille comprise entre 1,66m et 1,77m avec un poids compris entre 45 et 55 kg, vachement précis les mecs, et moyen réalistes des fois…)
Et puis, je me lance et me fais immédiatement aborder sur le « chat » (tchat, en bon français). En fait, j’ai pas compris tout de suite comment accéder à la fenêtre, mais quand même, j’y suis arrivée. Très vite, je constate la profusion de gars qui écrivent en texto (et la profusion de mecs mariés, accessoirement, ah et aussi la profusion de mecs « chauds » comme la braise, et des fois, tout ça en même temps). Je déteste ça.
Un jour, je reçois le message « bjr ». Un peu débordée, occupée à fouetter d’autres chats, je ne réponds pas. Mais au 2ème message : « On fait connaissance ? », agacée, je réponds, aussi vite et aussi mal qu’une néophyte des échanges rapides sur Internet peut le faire. « Ben vas-y commence ! Tu fais quoi ? T’es vieux ? (Là, je me venge de son « bjr » par une question raccourcie) Tu cherches quoi sur le Net ? Moi j’ai 37 ans et toutes mes dents ».
La réponse ne se fait pas attendre : « Je cherche une petite conne comme toi pour passer la soirée ».

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Du coup, je vais voir sa fiche. Il a 47 ans, et il est … dentiste!

Oups
Comme toujours l’esprit de répartie ne nous vient que plus tard, je regrette aujourd’hui de ne pas avoir répondu « Ah ben désolée, je ne suis qu’une ravissante idiote.»

Inutile de dire que j’ai mis fin à cette expérience par trop virtuelle et trop souvent déplaisante

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28 juin 2008

cohab canyon

Gaïa
J’ai marché sur tes traces
Dans ce très vieux sillon.
J’ai vu le temps des glaces,
Deviné tes passions.

Une petite arche, très vieille
Protégea en son temps

Quelques heures de sommeil
D’un chasseur, d’un brigand?

… Et puis, soudain…
comprendre
Comme tu sais être belle
Combien tu sais attendre
Pour te faire sensuelle

Après mille rages, maints pleurs
Mille orages, cent douleurs

Après deux cent mille ans
Tu m’as fait ce présent
Attends…

Donne-moi un instant… Je suis le Temps, je suis le Vent, je suis le Courant
Quelques secondes … Je suis l’Onde, je suis une Ronde, je suis le Monde
Je suis la Pluie, je suis l’Incendie

Merci…

Puis partir, à regrets
Il faut bien avancer

Buter sur ces cailloux
Enormes et délicats
Charriés par ton courroux
Emois d’un autrefois

Un peu de noirs et blancs
Pour nous surprendre encore.
Les os blanchis du Temps.
Mes os, après ma mort.


Gaïa
J’ai pu lire ton histoire
J’ai touché ses méandres
Décrypté tes messages
Ramassé quelques cendres

Ce que tu as jeté
En travers du chemin,
Couleurs, cailloux figés,
Drapés de pierre sous mes mains…

Sais-tu … mes nuits sont hantées

28 juin 2008

Cohab Canyon, Capitol Reef, Utah, USA, août 1997

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28 juin 2008