Occupée à installer ma piscine (rhooo, ça va, je frime pas, elle est en plastique tout moche, d’abord), très fatiguée du coup, et puis je me suis beaucoup promenée dans les blogs récemment …. tout ceci explique que j’ai « sauté le repas » hier
Mais dans la tête, ça fonctionne à peu près, et une nouvelle idée de rubrique m’est venue, inspirée en partie par deux d’entre vous :
« Les Beaux Mots » de Moon
et un article de Delphine
Nous avons tous notre petit lexique secret : un jardin où fleurissent quelques mots semés par nos bons soins ou des mots plus sauvages apparus spontanément au fil de nos lectures, de nos conversations. Dans ce jardin dominent aussi, majestueux, des mots profondément enracinés dans notre enfance, qu’ils font résonner au moindre souffle lyrique, à la plus petite brise levée en feuilletant un livre, en grignotant une madeleine, en papotant avec un(e) ami(e)…
Certains de ces mots gazouillent, virevoltent, vibrionnent; ils sont légers, ils sèment des sourires, des désirs de s’envoler, des sourires..
Certains sont graves, emplis de larmes, ils tracent de douloureux sillons dans nos poitrines, lacèrent nos âmes, griffent notre douceur, nos valeurs que l’on espère solides et humaines…
Certains sont impressionnants, provoquent une aliénation, une idée reçue, une croyance étouffante…
Certains sont trompeurs, que ce soit emplis de vice ou de malice; longtemps on a cru connaître leur nature, jusqu’au jour où, dans la lettre d’un(e) amoureux(se), dans un dictionnaire, un sous-titre, on les découvre tels qu’ils sont. En bref, ces mots, ces expressions dont on croyait connaître l’orthographe… Quelle déception parfois!
Certains sont oppressants, d’autres délicieusement métissés, ou carrément étrangers…
Voici donc « Le Pays des Mots »
Vous pouvez contribuer en toute liberté, soit dans l’espace commentaires, soit en m’envoyant un mail (vous l’avez si j’ai laissé une trace chez vous) : je publierai régulièrement.
Aujourd’hui :
LE MOT TROMPEUR
J’ai été terriblement déçue, il n’y a pas si longtemps (quoi, j’avais passé 30 ans, en fait…), de découvrir que le dépôt jaunâtre qui se colle dans le pavillon de nos oreilles se nomme CERUMEN.
Moi, j’avais toujours appelé ça CIRE HUMAINE, et ça me paraît encore aujourd’hui bien plus logique et poétique… Hélas, mon affreux cerveau de prof m’oblige à utliser les mots justes quand je les connais, et quand il m’est donné de parler de cette chose (ce qui n’est pas quotidien, ouf!), eh bien je prononce désormais « cerumen », bien que ma tête et ma langue ressentent vivement mon « cire humaine ». Evidemment, je saisis aussi l’occasion de raconter cette petite histoire!
Dans le même genre, il y eut MASSACHUSSETS transformé en MACHE TA CHAUSSETTE (avec l’aide sournoise de mon père…), mais j’ai mis beaucoup moins de temps à découvrir ma méprise (déjà, j’aurais eu du mal à devenir prof d’anglais… quand même… y’a des limites…)
LE MOT IMPOSSIBLE
Justement, il est anglais, je déteste le prononcer, je m’emmêle non pas les pinceaux, mais les dents, la langue, le palais, la glotte, il sonne terriblement faux quand je le prononce en classe (et c’est souvent!)… Les élèves pensent que je suis en train de manger un truc en douce et que je vais m’étrangler!
Il s’agit de RULER (la règle, celle pour tracer des traits bien droits). Y m’énerve ce mot!
Ah, il pourrait être espagnol aussi; encore un enchaînement impossible impliquant la langue, le palais, la gorge, faut être plus que vif! Il s’agit de NARANJA (l’orange, si je ne m’abuse). Lui, il m’énerve pas parce que j’adore l’espagnol (pour le peu que j’ai appris en vacances), alors je me traite de nulle.
NB : j’adore l’anglais, mais l’anglais (ou parfois certains Anglais) peut m’énerver, voui
Allez, cherchez bien, vous en avez plein la besace!
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9 juillet 2008