rouge


Rouge est le sang que tu bois


Celui qui coule entre tes doigts,


Celui qui tache tes mains blanches


Sur cette gorge que tu tranches


Moins claire que ta peau.
Et tu te crois héros

C’est le sang d’une autre « race »


Qui à tes yeux ne trouve grâce.

Rouge est le sang que tu vois,


Celui qui coule entre tes doigts.

Celui qui coule dans tes veines


Il est le sang de la haine.

Février 1990

C’est dingue … ce sera toujours d’actualité …?
Les faits divers…
Le Ku Klux Klan qui a un site officiel …!!
=> Leonard Peltier, Indien Anishinabe / Lakota, toujours emprisonné depuis … 1976 (!!) alors qu’il a été établi que le FBI n’avait aucune idée de l’identité du (des) tueur(s) de deux leurs agents  lors d’un « incident » à la réserve d’Oglala, que des aveux avaient été obtenus par contrainte, … pour en savoir plus et signer la pétition pour sa libération, c’est , entre autres
Les symboles nazis apparus dans les cahiers d’appel du collège, l’an dernier…

… trois
… petits
… points

*

29 septembre 2008

curieux

Oui, curieux

Je pense que mon texte « Crache ton venin » n’est pas très bon, car j’ai le sentiment que ce que je voulais faire passer … n’est pas tout à fait passé, au vu des commentaires … ou alors c’est moi qui ne comprends pas les commentaires

Dans un cas comme dans l’autre, la fièvre y est-elle pour quelque chose?

Lors donc …
Mon texte fustige les personnes qui préfèrent cracher sur les autres leur propre souffrance, se servir de celle-ci pour faire souffrir l’autre.
Je reconnais que nous avons tous un chagrin, souvent très ancien … Le chemin est long parfois pour redécouvrir son origine, en dessiner ses contours et ses manifestations, voir clairement aussi comment il nous a aliénés, menés à adopter des comportements souvent auto-destructeurs … ou pas, d’ailleurs
Quand bien même son origine nous est extérieure, ie nous n’en sommes pas responsables (il ferait beau voir d’être responsable d’un inceste subi, d’un manque d’amour ou de reconnaissance, de coups reçus régulièrement, de la mort d’un frère, d’une mère, ou de la maladie ou du handicap d’une sœur, d’un cousin , de son homosexualité, de sa trans-sexualité, du suicide d’un proche….)
… quand bien même donc … hélas, c’est bien à nous qu’il appartient de vivre avec … et donc d’être « responsables » de ce que l’on en fait
Je ne juge aucune de ces façons

Sauf une
Parce qu’elle « justifie » de faire souffrir les autres, de les rendre responsables
Parce que j’y ai été confrontée deux fois
*Ma grand-mère maternelle, qu’un chagrin d’enfance sans aucun doute a rendue méchante, avide, méprisante, manipulatrice, égoïste …. Je reconnais sa souffrance, mais je refuse ce qu’elle en a fait : écrabouiller les gens autour d’elle, les mépriser, les traiter de connards, les assommer de sa suffisance et de ses mensonges, les jauger à l’aune du fric qu’ils ont, et qu’elle leur donne ou leur refuse … j’en ai à dire!!  … Rien ne lui donne ce « droit »
*Mon ex … C’est plus compliqué, un peu plus intime pour que j’en parle vraiment ici … mais c’est bien sur l’argument suivant que je suis partie : « Tes propres problèmes, ce qui te fait souffrir depuis si longtemps … ne te donnaient pas le droit de me nier, me trahir, me mentir, me manipuler, utiliser mes propres blessures … » bla bla

Alors, en exacerbant particulièrement les manifestations de cette souffrance  –  et surtout le côté haineux de certains  -, je me suis adressée à eux en priorité, pour conclure que ce qu’ils jettent à la figure des autres, ce qu’ils reprochent, raillent, commentent … vient d’eux-mêmes, de ce chagrin qu’ils ont identifié ou pas, et qu’ils refusent de « traiter », préférant se faire bourreau sous prétexte d’être victime
Le sujet est passionnant, … et abyssal …
Il me semble que Jacques Salomé l’aborde dans son livre « Le courage d’être soi » où, si je me souviens bien, il explique qu’en -dehors d’une souffrance originelle qui n’est pas de notre fait, nous sommes bien responsables des douleurs que nous éprouvons ensuite, qui découlent de la manière que nous avons adoptée (consciemment ou inconsciemment) de percevoir ce(ux) qui nous entoure(nt).
Pour avoir entrepris un travail à ce propos avec une excellente somato-thérapeute, je suis en mesure de dire qu’en effet, identifier l’origine d’une souffrance permet alors, métaphoriquement, de la prendre dans ses mains, de la poser à côté de soi sur le bord du chemin, de la regarder faire … d’accepter qu’elle soit notre compagne de voyage mais refuser qu’elle nous guide, d’accepter son empreinte en nous mais refuser qu’elle nous formate et nous aveugle … d’accepter son existence mais refuser de la haïr ou de la chérir .. bref, l’accueillir pour ce qu’elle est et pour ce qu’elle nous a fait, mais ne pas en faire une « grille de lecture » dans notre perception des autres et des événements.

En attendant, si j’éprouve le besoin de faire une explication de texte de 20 lignes, c’est que je l’ai mal abordé, ce sujet … et que mon texte n’est pas très bon …
Rha la la … ne pas écrire, ou finaliser un texte, quand on a de la fièvre

Mais cela m’aura permis de commencer d’aborder un thème qui me passionne
(keep positive!)

😉

edit
bien sûr, je ne dis pas que nous devrions tous aller voir une somato-thérapeute ou lire Salomé ou Boris Cyrulnik …
et bien sûr, tout le monde n’a pas forcément les moyens, ou la force, d’identifier ce qu’il se passe à l’intérieur
et puis ça nous arrive à tous, dans un moment de tristesse aiguë ou de total désarroi, d’envoyer chier quelqu’un … c’est ponctuel, ça n’est pas un « système »

mais je maintiens qu’on n’est pas obligé de transformer son mal-être en méchanceté, en arme, même de défense, ça, c’est quand même un choix … non?

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28 septembre 2008