musiques pour l’hiver – 2

BIG SOUL : Hippy hippy shake

allez, ça va vous mettre la frite en ce vendredi!!

et si vous aimez, tout l’album a cette pêche rock bon enfant

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24 octobre 2008

histoires d’éponges

Ah bon?
Hier, aujourd’hui, et demain peut-être sont des journées sous le signe de l’éponge.
Hier, je me dis qu’il me faut partir plus tôt au collège pour aller acheter des éponges, c’est impératif, a p’us déponges à la maison.
Et pi j’oublie.
J’y repense toute l’après-midi : « Ne pas oublier d’aller acheter des éponges« , en classe, à la récré, toussa. Dehors, il pleut des trombes, de plus en plus de trombes, mais les bulletins météo avaient dit qu’il pleuvrait, rien de plus. Puis dans le fracas des trombes, on commence à entendre le tonnerre … Tiens, z’avaient pas parlé d’orages …
Les trombes redoublent de violence, et ici, quand on vit dans la région depuis quelques années (2 suffisent), une légère angoisse commence de monter … comme l’eau, souvent, très souvent.
Sur le chemin du retour, je pense « acheter des éponges » tout en essayant de voir la route à travers le pare-brise balayé à toute berzingue par les essuie-glaces qu’essuient rien du tout, pas le temps.
Je jette des coups d’oeil aux fossés, indicateurs du dégré d’imprégnation des eaux. Rien.
Je roule au milieu de la route, pour éviter les grosses flaques.
Je franchis le fleuve à la lumière des éclairs, il est au plus bas ; curieuse vision, quand on sait combien il peut se déchaîner à la moindre pluie en amont. En 2002, les digues ont sauté en une dizaine d’endroits différents sur … une dizaine de kilomètres, inondant notamment mon village qui fit la une de certains journaux de 20 heures.
Mais visiblement rien à craindre de ce côté, d’autant que depuis le drame, de gros travaux de consolidation ont été entrepris.

Je rentre dans le village. Un commerçant en train d’essayer de déboucher une bouche d’égout emplie de feuilles, de l’eau jusqu’à mi-mollet, me fait signe de traverser un parking pour continuer ma route.

L’eau est à mi-roue … j’aime pas ça du tout ; la dernière fois, j’ai voulu forcer le passage en plein orage … ma voiture a fini à la casse, noyée. Je roule prudemment, m’engage dans la rue pour aller au supermarché … ben oui, mes éponges!!
Euh là, demi-tour illico, l’eau ici est à la portière.
Le centre du village est sous l’eau, le rond-point plus loin semble encombré de voitures, je vois des camions de pompiers, nom d’une éponge … peux pas rentrer chez moi?!

Après des détours, z’arrive chez moi, sans encombres ni … éponges. Dommage, parce que la pluie est rentrée dans le couloir d’entrée. J’éponge.
J’éponge mes cheveux, mon jean, je vais vérifier que le garage est au sec, tout va bien.

Vient l’heure de lâcher Ursule, il refuse (« Hey, mauviette, t’es pas en sucre!! » Rien à faire ..). J’enfile mes croquenots Goretex, une vieille veste dite « de chasse », huilée donc imperméabilisée et je sors avec le loulou.
Et là … le cauchemar … l’eau est montée partout, l’entrée de la résidence est un mini-fleuve qui s’écoule tranquillement mais avec force vers ma rue. Sur la grand route pour entrer dans le village, des voitures garées partout, les flics qui arrêtent les voitures, et à l’horizon, des kilomètres de bouchons. Une voiture dans le fossé : quelqu’un connaissant mal la route a voulu forcer le passage et n’a pas vu le fossé .. puisqu’on ne le voit plus.
L’orage est toujours là.


Ça ressemblait un peu à ça, avec un ciel bien plus sombre et … zébré d’éclairs.

Je réalise que mon petit Ursule, si futé soit-il, pourrait être emporté par le courant vers une bouche d’égout. On rapatrie la maison, j’éponge Ursule, j’éponge mon pantalon, je cours débrancher l’ordi, les téléphones, toussa…

Plusieurs coupures d’électricité plus tard, éclairée aux bougies, je fais honneur au cadeau d’anniversaire de deux copines : du foie gras et du Monbazillac…

Aujourd’hui, pluies sporadiques toute la journée, le ciel fait la gueule, c’est clair, et tout le monde a eu sa « minute » d’angoisse hier.

J’apprends, juste avant de quitter le collège, que le préfet a fait passer l’information suivante : En raison de l’alerte météo débutant à 22 heures ce Mardi, les élèves n’auront pas cours Mercredi 22, mais les établissements restent ouverts et assurent l’accueil.
Donc, demain, si je peux circuler, je serai au collège toute la matinée … sans garantie de pouvoir rentrer chez moi ensuite.

M’en fous … j’ai pu acheter mes éponges ce soir …

Je vais essayer de programmer un ou deux billets, au kazou … puisque nous sommes encore en alerte météo

A’tchao!

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21 octobre 2008