quand les zygomatiques soulagent mon mal de langue ;-)

Alors … on peut savoir lire … connaître tous les mots, et rien comprendre! (Dur, dur de trouver des extraits de ma série française préférée, précipitez-vous avant que la vidéo soit retirée!)

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Pour Kronsilds, qui déplorait dans le billet précédent de faire des liaisons « mal t’à propos », dans un effort louable de bien causer la France   😉

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Les Nuls aimaient bien jouer avec la langue …

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25 septembre 2009

j’ai mal à ma langue

L’autre soir, journal de France 2, dans un de ces encarts écrits pour bien mettre en exergue les points essentiels d’un reportage, ce mot : INDEPANDANCE

Entendre presque tout le monde dire :« La chose que j’ai besoin … » Mais où est donc DONT, dindon?

Entendre pleins de gens, et surtout des politiques, généraliser abusivement l’usage du pronom LEQUEL / AUQUEL, même s’ils se réfèrent à du féminin singulier, pluriel, ou du masculin pluriel. Entendre les mêmes oublier systématiquement ce fameux accord que je ne sais plus désigner, mais que j’aime utiliser pour sa précision :
Ces belles phrases qui m’ont été dites …

Utiliser sciemment – je pèse mes mots, si vous avez l’occasion de voir l’extrait, regardez comme Sarko bouge la main d’un air entendu et écarquille les yeux au moment de prononcer – le mot « coupable » en lieu et place de « prévenu« . Et dans la bouche d’un ancien avocat, si je ne m’abuse!

Alors que l’on se plaint régulièrement de la complexité de notre langue et que l’on plaide pour une simplification de certains points d’orthographe, de grammaire, de vocabulaire … entendre à tout bout de champ en classe « Je vous fais montrer …?« 

D’une, je sais que la langue française est particulièrement tordue, mais personnellement, je l’aime comme ça. D’autre part, je sais aussi que je n’en maîtrise pas toutes les finesses, tous les sadismes non plus, loin s’en faut. Je me trompe, régulièrement. Jusque récemment, j’étais persuadée qu’on disait « s’esbaubir », et je l’aimais beaucoup comme ça. Bon, ben, c’est « esbaudir ». Dans l’affaire, l’a perdu un peu de rondeur, mon mot. Tant pis. Des fois, je ne sais plus du tout si je dois accorder, là, ou pas. Bon … Mais je tiens à cette espèce de saveur surrannée (et m…! Comment ça s’écrit??) qui flotte dans notre langue. J’aime en connaître l’essentiel des codes, pour me permettre ensuite la liberté de zapper les négations, de tourner en dérision un passé simple ou un subjonctif, de faire une phrase sans verbe, ou mieux, sans sujet, de dire des gros mots pleins de vie, d’odeurs, de couleurs, de formes, puis rebondir sur un splendide passé simple (oui, encore … j’aime le passé simple) ou un adjectif désuet si précieux … si précis, pourtant.

D’ailleurs, le clou, la cerise, c’est moi!

Ce soir, devant une flopée de parents d’élèves de 6è, une magnifique erreur de grammaire doublée d’un fabuleux pléonasme :« Je ne me souviens pas ce que j’ai oublié« 

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24 septembre 2009