oh …

Je suis venue à elle par cette chanson

 

Elle est restée à mes côtés avec celle-ci

Lhasa est morte début Janvier .

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10 février 2010

I am not d’agreement !

*****************************Késako?                                                                                                                    Que pasa?

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What’s wrong?                                                                                    Wie bitte?                                                                                                                                                Gnêêê?

Ras la tête de ces rédactions passées à la moulinette d’un mirifique et illusoire « traducteur » en ligne!! Marre de ces jeunes déjà fatigués de la vie au point de s’en remettre à un anonyme qu’ils imaginent quelque part en chair et en os, assis tranquillement à un bureau derrière l’écran, attendant sagement qu’on vienne leur soumettre une phrase à traduire …
Suffoquée de lire leur recopiage idiot …

Comme je dis parfois pour exprimer que j’ai les boules : ça m’est « monté à la gueule« , grave. Ouais, chuis prof, chuis cultivée, chuis même pas mal linguiste sur les bords, ce qui me permet des libertés extraordinaires et un réel plaisir à causer « mal », des fois … Et à dire que « ça me prend la gueule« .

En sourdine, bien sûr. Pas devant la classe.

Donc :

Nous travaillons le prétérit, temps du passé qui peut se traduire en français par du passé composé, de l’imparfait ou du passé simple. On l’a manipulé dans tous les sens, souvent de manière ludique, et je leur ai donné des astuces pour traduire du français à l’anglais. Par exemple :

Je suis allée au cinéma la semaine dernière.

Je leur fais entourer ce que j’appelle des « unités d’information ».

Je     /     suis allée (action)     /     au cinéma (où?)     /    la semaine dernière (quand?)

Ensuite, nous analysons chaque « unité »

Je = OK, pas de problème

Suis allée = rappel, le prétérit, est un temps simple, les Anglais ne se cassent pas la nénette, ils prennent le verbe de l’action, et le mettent au passé, point barre. Donc, on raye l’auxiliaire « être », comme si c’était un parasite.

! C’est le verbe GO, qui est toujours suivi de TO pour exprimer une direction. (Hop, au crayon, dans la bulle, on griffonne « to » pour ne pas l’oublier).

Au cinéma = c’est un lieu précis, je n’oublie pas l’article THE.

La semaine dernière = « dernière » est un adjectif qui décrit la « semaine », hop!! Les adjectifs se mettent devant le nom, et ici, il sert d’article, puisqu’il précise la semaine, donc … on vire l’article « LA ».

Une fois qu’ils ont défriché, au boulot.

I  /  went  /  to the cinema  /  last week.

 

On en a fait une bonne vingtaine comme ça, et pour chaque phrase, l’élève qui venait au tableau devait expliquer ce qu’il faisait.

D’accord, on cause pas beaucoup English pendant ce temps, mais on les amène (et ils comprennent vite) à remarquer que le plus souvent, l’anglais va à l’essentiel. Certains commencent alors à capter le système linguistique dans lequel ils entrent, et beaucoup remarquent combien les phrases anglaises sont souvent plus courtes que les françaises.

Suite à cela, je leur ai demandé de me raconter leurs dernières vacances … sur Mars. Bé oui, j’aime la fantaisie, et je me dis que c’est plus rigolo pour eux d’imaginer des vacances sur Mars, plutôt que de me raconter leur dernier été, ou les vacances de Noël. Je donne quelques contraintes, et c’est parti mon kiki.

Bé ça loupe pas. J’ai toujours des trucs affreux qui sont passés par Reverso, Google, Systran, Voila etc …

Voici un exemple :

I have price(prize,prices,prizes) the shuttle.
(traducteur : Reverso, le + populaire)

(J’ai pris la navette ………… parce que le gamin avait écrit : « J’ai prix la navette »)

Le gamin ne réalise même pas qu’il y a trois mots entre parenthèses qui n’étaient pas dans SON texte « original ».

Grrgrggrg

Alors je les ai envoyés par groupes en salle informatique pour tester six traducteurs en ligne gratuits (je m’interroge sur les payants, cela dit …) avec 5 phrases. Pendant ce temps, on refaisait les traductions en classe avec mes astuces, le classeur et un dico …

Bilan :

– z’ont compris que le traducteur est une intelligence artificielle

– z’ont compris que Voila est le pire – il ne reconnaît aucun mot français avec un mot élidé, comme « L’avocat », « n’est pas », « d’accord » … et les laisse tels quels (!!!)

– z’ont compris que le/la prof repère tout ça … et que pour effacer les traces du traducteur automatique, ils sont obligés de faire des choix, de chercher, de comprendre … de réfléchir!

– z’ont compris que cet outil est sympa si on a appris ses leçons, si on a une idée de ce qu’on fait … mais parfaitement inutile si on a des difficultés, ou qu’on n’a jamais cherché à comprendre.

– certains z’ont aussi compris qu’ils ont intérêt à refaire le devoir sinon c’est la bulle (zéro … je déteste mettre des « zéro »!) + une ou deux heures de retenue …

 

J’ai pas l’air comme ça, mais je me suis bien amusée, si, si!!

 

Prochaine étape : apprendre à utiliser un dictionnaire bilingue. On fera ça à partir du texte d’une chanson.

 

Of what you think of it?
(traducteur : Reverso)
http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Surpris/etonnement-29.gif
2 février 2010