recto verso en espagne, 2001

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Voilà typiquement la photo que l’on prend, comme ça, en passant, et que l’on VOIT vraiment quand on la récupère chez le photographe des semaines plus tard.
J’adore ce genre de photos surprises
J’adore cette photo , tout particulièrement, je ne sais même pas pourquoi

Sans doute parce que si on avait voulu la faire, déjà il aurait fallu avoir l’idée ….
Puis il aurait fallu mettre en scène : autant les humains peuvent finalement se montrer très dociles, autant deux teckels à poil dur… peuvent se montrer ultra cabochards

Peut-être parce qu’elle résume, dans une terrifiante et belle simplicité, ce que ça peut être, les relations entre les gens

Parce qu’il y a la mer, que rien, absolument rien, n’empêche de ressasser, refluer, voguer

« et vogue la galère » pourrait légender cette image

Peut-être parce qu’elle saisit au vol un instant incroyable et le fige pour l’éternité, et ça, en général, ça nous file une vilaine nostalgie; qu’on connaisse la suite de cet instant, ou pas, la poitrine se serre un peu, comme une mini aiguille qui se plante, là, et suspend votre souffle trois secondes

Mais malgré la nostalgie, cette photo fait invariablement monter un sourire épaté sur mon visage

La magie, quoi

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26 juin 2008

l’éducation d’ursule #1

rappel de l’épisode précédent  « Nos fragiles débuts » :

J’ai donc assez rapidement « découvert » que ce chien est … légèrement incontrôlable. Mon entourage bienveillant me susurre à l’oreille des mots tels que « castration », « collier à décharges électriques», « grosse chaîne métallique » et autres douceurs d’un autre temps davantage destinées aux pitbulls modernes. Ca va pas la tête, non ?!

N’empêche, je dois me rendre à l’évidence, ce chien refuse la laisse, course les taureaux dans les champs, fait un jour un foin pas possible dans un centre équestre en se plantant devant les chevaux tout hurlant et gigotant (moi aussi, je hurle et je gigote pour l’attraper, mais je suis beaucoup plus ridicule que lui !), ne m’écoute plus à peine sorti de la maison, rend visite à mes voisins (ça va, ils craquent tous pour sa bouille). Comme je n’ai aucune idée de comment on dresse un chien que l’on n’a pas eu tout petit, je fouine dans les pages jaunes et me trouve des cours de dressage individuel, s’il vous plaît.

A la première leçon, ma prof de dressage voit le problème, enfin, LES problèmeS, … Des tas de problèmes. Donc on s’attaque aux bases. D’abord, c’est moi qui dois apprendre à marcher avec lui (le chien toujours sur ta gauche), à le faire tourner à gauche, à droite, et s’arrêter quand je le demande. Du coup, faut lui apprendre « assis ». C’est tout. Une heure à zigzaguer au bord d’un canal et à s’arrêter toutes les 30 secondes pour demander au chien de s’asseoir. Et comme je ne suis semble-t-il pas assez ferme, ma prof de s’emparer de la laisse munie d’un collier étrangleur pour le faire asseoir illico presto, qui c’est qui commande, non mais !!!!

Les sept séances suivantes seront du même acabit, « Marche au pas », « Stop », « Non, t’es pas au pied, là, AU PIED ! », « Assis », puis le « Pas bouger » où je fais mine de démarrer mais si je n’ai pas dit « Allez », le toutou doit pas bouger ; ça, bon sang, trop dur ! Déjà, moi je m’emmêle les pinceaux, parce que faut toujours démarrer du pied gauche, figurez-vous, c’est comme ça, c’est THE signal for the toutou (sauf si tu lui as pas « Allez »). Et puis Ursule, devenu plus attentif par la force des choses, fait souvent des mines impayables : il plisse les yeux et tire vaguement les oreilles vers l’arrière. Ma mère dit qu’il « parpelège « . Moi je dis qu’il cabotine, ce cabot, il séduit, il joue, il parle presque là ! Il se paye ta pomme !

N’empêche, je constate une amélioration dans son attention quand je lui parle ; faut dire, on fait nos devoirs à la maison (je comprendrai plus tard que faire ses devoirs dans la maison ne suffit pas)

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26 juin 2008