Rappel de l’épisode précédent :
« N’empêche, je constate une amélioration dans son attention quand je lui parle ; faut dire, on fait nos devoirs à la maison (je comprendrai plus tard que faire ses devoirs dans la maison ne suffit pas) »
Quand je serai grande, je serai dompteuse
Oh oui, j’ai bien dû avoir cette idée saugrenue quelque part entre 5 et 9 ans, et quand bien même ce rêve me tarauderait encore aujourd’hui, Ursule aurait ruiné mes espoirs.
Aux deux dernières séances, nous avons tenté – je dis bien « tenté » – de lui inculquer le « Rappel ». Ca c’est le truc que si ton chien il l’a pas, t’es foutu, c’est un moins que rien et toi avec, quoi, c’est pas un chien dressé. Pour cela, il faut cette fois-ci une longe de dix mètres minimum. Tu fais la balade habituelle en psalmodiant tous les trucs appris. Puis tu congèles ton chien sur place d’un « Pas bouger » sonore et plus déterminé que d’habitude, tu t’éloignes de quelques mètres, tu fais face à ton chien qui veut te rejoindre, et tu l’appelles. Au fur et à mesure, tu allonges la distance.
Comment vous dire…. Soit Ursule en a ras-le-bol et me suit en trottinant, soit il attend sagement mais se précipite dès que je pose le regard sur lui, soit il bouge plus du tout, même quand je l’appelle. Et là, je suis censée le ramener fermement vers moi, sauf qu’il y a quand même DIX mètres de corde à ramener prestement. La bonne blague ! Ridicule ! La corde serpente, s’enroule autour de mes bras, Ursule se fait presto entortiller dans un nœud coulant et se retrouve sur le flanc, cherche à me fuir comme il peut, les oreilles collées à l’arrière du crâne et le regard méfiant.
Beaucoup de régression sur la fin, en somme.
Je n’ai pas continué, à cause du porte-monnaie. Et puis, je suis pas maligne. En effet, vivant dans les champs, je ne promène pas mon chien, je le lâche dans la nature en lui ouvrant le portail… Alors, les devoirs à la maison, vous repasserez !
Maintenant, je régale les copains d’un mini spectacle de dressage. Il suffit d’être en intérieur, d’avoir un minimum de trois spectateurs, et Ursule de joyeusement venir se mettre au pied ou se figer jusqu’à mon appel. Tout le monde s’extasie, « Oooh », « Aaah »… et un éclair de malice traverse les prunelles charbonneuses de cet adorable, vif et intelligent représentant des Canis Lupus
Une vie de chien, en somme….
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3 juillet 2008