consigne 45 d’Ecriture Ludique
Acrostichons la semaine
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Rédiger sept textes, chacun traitant d’un jour de la semaine.
contrainte 1 : faire des acrostiches
contrainte 2 : que votre « semaine » en acrostiches traite d’un thème que vous aurez choisi (l’hiver / l’été / galères / amoureux / Trifouillis-les-Oies… ce qui vous chante!)
A part le fait qu’il s’agit des sept jours de la semaine, les textes peuvent se suivre de manière cohérente, ou être indépendants les uns des autres
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URSULE LE CHIEN
Les premiers temps
Lors donc il était une fois
Un petit chien des bois ; c’est moi !
Ni gras, ni maigre, pas mal crotté,
De nulle part mais doux et gai,
Indocile pourtant, méfiant.
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Me voici donc accueilli, lavé et nourri
A la maison – déjà explorée – de Marie,
Ravie que le hasard ait exaucé ses vœux.
Délicats, fragiles, nos premiers moments à deux
Indépendant je suis ; elle, ignore mon passé.
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Ma soit-disant liberté
En ce jardin clôturé
Résonne sans me séduire,
Ca commence à me courir !
Rumeurs, odeurs du dehors
Electrisent mon petit corps.
Dès que rentre ma « maîtresse »
Il me faut fuir en vitesse !
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Juste pour me venger d’être aujourd’hui enfermé :
Eventrer son nounours puis denteler un bouquin,
Usurper un beau soulier qu’il soit mien à jamais,
Déballer la poubelle et grignoter les coussins …
Il lui faut bien comprendre : je suis pas son objet !
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Voilà voilà, je suis à nouveau au jardin
En dépit du vent froid, de l’heure et du crachin.
N’y tenant vraiment plus j’inspecte le grillage,
Découvre ses points faibles ; j’y mets toute ma rage,
Ronge, tire et démaille cet écran mauvais.
Enfin je peux patrouiller les champs et fossés !
Désireux malgré tout de vivre avec l’humain,
Illico je lui offre un corps de ragondin.
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Sachez que mon cadeau, pourtant « sur canapé »
A soulevé le cœur de ma nouvelle amie
Manu militari, afin que je n’oublie
Elle se met dans le crâne de me faire dresser;
Des heures à zigzaguer près d’un petit canal :
Ici ! Couché ! Assis ! Au pied ! warf, warf … Que dalle!
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Des fugues, des colères, des promenades, des fous rires
Itinéraire heurté, semé de grands soupirs ;
Me maudissant parfois, elle me remet au pas,
Arrive à me convaincre qu’ici c’est chez moi.
Nous vivons désormais en bonne intelligence,
C’est notre liberté, chacun son insolence.
Ha … certes j’alterne idioties, jeux et câlins…
En vrai je suis gâté, j’aime ma vie de chien.
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juillet 2008
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19 juillet 2008