a week in winter – friday

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Frozen
Roses and
Icy
Daisies
Appear in my secret
Yard

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……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..photo Laurence Maron

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Des roses glacées et des marguerites gelées apparaissent en mon jardin secret

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25 juillet 2008

mon pays

Sur une consigne d’Ecriture Ludique

Je choisis aujourd’hui de parler de mon pays géographique, que j’illustre essentiellement avec des photos de notre littoral, traçant ainsi les contours de mon enfance en Bretagne et en Normandie, de la richesse et de l’ouverture goûtées sur les chemins de France.

Un grand merci aux photographes qui ont accepté que j’utilise leurs images à titre gracieux. Des centaines d’autres magnifiques clichés aériens sont visibles sur le site Survols de France, un régal pour les yeux et le coeur.

MON PAYS

photo de Yves Joannes
Finistère, Beuzec-Cap-Sizun

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Mon pays est une vaste étendue généreuse et sensuelle qui s’alanguit au bord de la Méditerranée, s’agite puis se découpe tout contre l’Atlantique et se jette sans peur dans les eaux du Nord.

On s’y promène sans jamais se lasser, égrenant des perles du monde entier : un zeste d’Amérique désertique non loin de Nice, quelques landes sèches d’Irlande battues par les vents bretons, l’amicale intrusion andalouse dans la Petite Camargue, un peu d’air tropical à l’extrême sud-est, deux trois rêves canadiens au pied de nos montagnes, l’incroyable douceur des collines anglaises en plein Cotentin… Grands voyageurs ou non, nous voyons comme uniques les méandres larges et langoureux de la Loire, l’opulente verdure de la Nièvre, les cités médiévales, le canyon creusé par le Tarn, les causses du Sud et les champs de charbon du Nord. Dans mon pays, on guette le yeti au plus haut des Alpes, un Vésuve rageur pourrait se réveiller en Auvergne, la fée Morgane nous reviendra de Brocéliande et la Bête du Gévaudan fait encore frémir les enfants.

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photo de Jean-Michel Pasquon
Seine Maritime, Etretat
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Mon pays est une vaste étendue accueillante et prodigue où chaque mètre carré raconte une histoire.

On y cueille et on y chasse auprès de Cro-Magnon et de Neandertal, on y parle encore le latin de cuisine, on chevauche, on galope sur les traces d’Attila ; les Arabes à Poitiers, les Anglais en Aquitaine, les Saxons à Strasbourg et les Normands à Cherbourg, les Celtes en Bretagne et quelques lutins dans les montagnes. Si nous le voulons bien, nous voici druide à Carnac, César en plein Marseille, pape en Avignon, monarque couronné à Reims, roi scintillant à Versailles ou vierge enflammée à Orléans. Plus simplement, plus humblement, plus pertinent, nous voilà paysan vivant chichement au service d’un seigneur, berger arpentant les contreforts des Pyrénées, chair à canon dans les tranchées de Verdun, ouvrier chez Renault, ou encore protestant persécuté, Breton annexé, immigré harcelé, résistant fusillé, juif dénoncé, peuple affamé…

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photo Benoît Marembert
Puy de Dôme, Puy de Sancy

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Mon pays est une vaste étendue vieille et riche où se croisent tant de langues, de musiques, de contes et de légendes.

Les accents sont pointus ou bourrus, chantants ou sifflants, on chuinte, on crache, les sons rebondissent à l’intérieur des joues, sortent comme des coups de fouets, les consonnes se roulent ou se découpent, les voyelles se voilent ou s’éclatent. Mille musiques aux six coins du pays et presque autant de langues ou de patois ! Mirez donc, mes frères, mes sœurs, oyez donc ici et là l’occitan, le ch’ti, le provençal et le breton, le basque et le corse, l’alsacien et le gavroche, l’argot et le verlan… Laissez-vous emporter ailleurs quelques minutes quand passent des Chinois, des Berbères ou des Polonais, des Italiens puis des Arabes, des Portugais, des Vietnamiens, des Congolais ou des Arméniens.

Quand vous « jetez » à Paris, vous « escampez » à Lunel.

Qui passe la serpillière ici « bâche » du côté de Troyes.

On s’y radasse, on y ranconne, on se bugne

photo Alain Mortain
Vendée, Pointe de l’Aiguillon

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Mon pays est une vaste terre nourrissant un peuple métissé issu des chevauchements et bégaiements de l’Histoire, du tissage des fils de nos mémoires.

Je tiens à le voir ainsi, pour ne pas perdre le cap.

… Car je crains que mon pays ne soit un bateau à la dérive…

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photo de Yves Joannes
Finistère, Beuzec-Cap-Sizun

Mon pays est une vaste étendue généreuse et sensuelle qui s’alanguit au bord de la Méditerranée, s’agite puis se découpe tout contre l’Atlantique et se jette sans peur dans les eaux du Nord.

On s’y promène sans jamais se lasser, égrenant des perles du monde entier : un zeste d’Amérique désertique non loin de Nice, quelques landes sèches d’Irlande battues par les vents bretons, l’amicale intrusion andalouse dans la Petite Camargue, un peu d’air tropical à l’extrême sud-est, deux trois rêves canadiens au pied de nos montagnes, l’incroyable douceur des collines anglaises en plein Cotentin… Grands voyageurs ou non, nous voyons comme uniques les méandres larges et langoureux de la Loire, l’opulente verdure de la Nièvre, les cités médiévales, le canyon creusé par le Tarn, les causses du Sud et les champs de charbon du Nord. Dans mon pays, on guette le yeti au plus haut des Alpes, un Vésuve rageur pourrait se réveiller en Auvergne, la fée Morgane nous reviendra de Brocéliande et la Bête du Gévaudan fait encore frémir les enfants.

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24 juillet 2008