miscellanées

Des petits machins, des petites rencontres, des trucs, joyeux, dramatiques, incompréhensibles … qui donnent un peu de ce sel à la vie (tiens, encore une histoire de sel…)
Sinon, qu’est-ce qu’on se ferait chier…

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*         On venait de se coucher quand soudain : « Bonjour ! Vous êtes bien chez X et Y mais nous, on n’y est pas, alors laissez-nous un p’tit message ».

« T’as entendu le téléphone sonner ? »

« Ben, non, et toi ? »

« Non, je ne crois pas… »

« C’est bizarre, non ? »

« Ouais, c’est bizarre … un problème électrique… ? »

On reprend notre lecture …

« Bonjour ! Vous êtes bien … »

Là, je me lève, je vais jusqu’au salon retourner le téléphone dans tous les sens, rien n’indique rien… Je mets le répondeur sur « off » en me disant que les voies de la Fée Electricité sont décidément, elles aussi, impénétrables.

Je me recouche.

« Bonjour ! Vous êtes bien chez … »

Poussée d’adrénaline, débranchage total du téléphone, échanges de regards inquiets et de paroles rassurantes, lecture prolongée jusque … très tard…

On rentrait juste du cinéma, où on avait vu « Le Sixième Sens », qui nous avait déjà bien fichu les miquettes…

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*        « T’as d’la chance que je sois Musulman et qu’on touche pas aux femmes, sinon, j’te promets, j’te cassais la gueule », hurla-t-il en me balançant rageusement des cailloux en travers de la figure.

!!!   ???

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*        je sors de chez moi, je traverse mon petit jardinet : en face, les champs (melons), à gauche, les champs (melons), à droite mes voisins et plus loin, le garage à tracteurs, derrière, le mas et d’autres champs (nan, nan, des tomates) ; les cigales. C’est début juillet, mi-journée, la chaleur écrase tout sauf les cigales. J’ai décidé de faire quand même les 200 mètres jusqu’à la boîte aux lettres. Je lève la tête … quatre Chinois tenant un papier et une carte du coin. L’un d’entre eux parle un peu français, ils cherchent Louis, le régisseur, pour un boulot en saisonniers. Vision surprenante, in the middle of nowhere !

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*         Je me suis fait qualifier – le plus sérieusement du monde –  de « sorcière » (au bon sens du mot) trois fois depuis que je suis née ; ça fait beaucoup, ou ça fait beaucoup ?

Une première fois par une copine de ma mère, assistante dentaire et magnétiseuse.

Une deuxième fois dans un bar en Allemagne, par une fille de mon âge qui tirait les tarots et m’a fait découvrir le blues.

Une troisième fois par une élève, au moment d’entrer en classe, l’année de mon stage ; elle a accompagné cela d’un clin d’œil.

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*         « Purée, ils décollent tôt les avions ce matin », me dis-je dans un demi-sommeil perturbé par un vrombissement extérieur. (bon, en vrai, je dis facilement « putain » plutôt que « purée », d’autant que je suis pas fan de purée … euh, mais je suis pas fan de putain non plus, en fait …)

Nous habitons au bout des pistes d’Orly.

« Nan, mais … un avion, ça décolle pas pendant dix minutes, c’est quoi ce trafic ?! »

On se lève, on regarde par la fenêtre, y’a un vent à décorner les bœufs, ça se voit, et normalement, avec un vent pareil, on les entend pas les avions, soit parce que y’a concurrence dans les décibels, soit parce qu’ils décollent pas du tout.

Kraaaaaack…

On galope vers la cuisine : le cèdre là, dehors, ben il est parterre, mais vraiment parterre, les fesses à l’air, quoi !

26 Décembre 1999

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*         Je faisais du piano, et donc, on m’a envoyée faire du solfège au conservatoire de la ville.

J’aimais pas trop ça, le solfège, rien d’extraordinaire.

Mais un jour, alors que je suis seule à la maison et que c’est l’heure d’y aller, j’y vais pas, je veux pas, ça me gonfle.

Je prépare un bon gros mensonge pour ma mère qui ne va pas tarder à rentrer : je prétexterai que j’ai eu une de ces douleurs abdominales dont je souffre de temps à autre.

Mais, pour bien mentir (pour que ça ait l’air vrai), j’appuie fortement sur mon bidon, je grimace (je me suis fait mal) et quand Maman arrive, je suis tout à fait sincère au moment de dire « J’ai eu mal au ventre. »

Mais Maman appelle le docteur. Je suis pas idiote, et le docteur non plus … Le pot aux roses est sur le point d’être découvert ! Je flippe à mort !

Deux jours plus tard, je suis opérée de l’appendicite…

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*         Une amie voyait un psy depuis un bon moment pour avoir découvert vers 18/20 ans que son papa n’était pas son papa, que son vrai papa était marocain rentré au pays et que sa vraie maman ne lui avait jamais donné les lettres qu’il lui avait envoyées… Lourd, n’est-ce pas ?

Un jour, elle raconte à son psy qu’elle a rêvé qu’elle passait ses vacances à Quimper, c’était très chouette, mais elle comprend pas pourquoi cette destination, elle n’y est jamais allée, et n’y a même jamais pensé.

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Vous voyez venir ?

Oui ?

Véridique. Quimper  =  qu’un père

Ça m’a fichu un de ces frissons… Vive notre cerveau ! Vive nos rêves !

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*         Au mas où je suis locataire, c’est l’été. En face de mon jardinet, de l’autre côté du chemin derrière les grands pins où nichent les cigales, une voiture immatriculée en Pologne est garée et trois hommes torses nus font la sieste à l’ombre.

Des saisonniers.

L’un d’entre eux vient me demander de l’eau.

Puis il me demande s’il peut recharger son portable chez moi ; je prends l’engin et le branche.

Puis, parce que je ne suis ni farouche ni méfiante de nature, voire même, je parle facilement aux inconnus depuis toute petite, je l’invite à boire quelque chose. Il vient avec une bouteille de whisky.

Je suis navrée de ne pas me souvenir de son nom…

Il a tout bu. (j’ai bu aussi, mais pas le whisky, je peux pas)

Il a failli casser la gueule à mon voisin après que je lui ai expliqué qu’on avait des petits soucis.

Puis il est rentré dans le salon et a joué du piano … divinement.

On a parlé du monde entier, et de la Pologne, durant toute la soirée.

Malgré quelques éclairs égrillards, il est resté tout à fait correct.

Et moi, je m’émerveillais devant les « clichés » (ou « généralités ») qui me traversaient l’esprit : « saoul comme un Polonais », « l’âme slave » (quand il était au piano)…

J’avais un sourire jusqu’aux oreilles, et je leur préparais le café les matins suivants

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J’ai fait ma Bridget Jones quelque temps plus tard lorsque je racontai l’anecdote, gloussant de l’expression « saoul comme un Polonais », devant une ancienne collègue dont j’avais oublié qu’elle était … ben oui … Polonaise !

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*         Début Août : ils arrivent dans une voiture complètement embuée. Ils en sortent totalement rougis et moites, presque à point. Que se passe-t-il ? La clim ne marche pas !! (euh, oui … vous pensez la même chose que moi … les fenêtres, quoi…)

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*         je transpire et rigole au rayon vis et clouterie de Mister Bricolo. Tudjiou, il faut que je trouve le nécessaire pour mon petit projet artistico-ergonomique du moment ! Un homme me demande un renseignement, et comme je commence à bien connaître le magasin, hop, je lui réponds aussi pro qu’un vendeur.

Lui : « Je peux vous inviter à boire un café ? »

Moi : « Euh … oui ! »

C’est pas du tout mon genre. Et ça le restera, le gars est chiant comme la pluie à me dire, en long, en large et en travers, qu’il est marié et que ça n’est vraiment pas son habitude d’inviter une femme croisée au rayon vis et clous. Oui? Mais encore?

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14 août 2008

soudain

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Le Feu.
…..L’éclat dans nos yeux
Le Fer.
…..Le vent dans nos bouches
Le Sang.
…..Tumulte en notre sein
Et la Sueur.
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Entre nous reflète notre âme
Entre nos doigts tranche nos souffles
Entre nos dents coule dans nos poitrines
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Soudain…

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10 août 2008