ratages nuages

J’en ai parlé l’autre jour, j’ai repris mes petits dessins tordus après réception d’un joli bloc de papier recyclé.

J’ai d’emblée voulu « évoquer » des nuages, un peu orageux les nuages …

Et je me suis retrouvée avec des drôles de trucs

Je vous laisse juger !

NUMBER 1

Ah, je travaille désormais sur papier recyclé … ça se voit, hein ?
Bon, alors, mon super nuage, il vous évoque quoi ? (hi! hi! hi!)

NUMBER 2

Celui-ci est déjà plus évocateur, on voit que j’y ai mis un peu plus de coeur (d’éclairs) … mais … car il y a toujours un « mais » …
quand je l’ai retourné …

ben voilà …

Hé! Hé!  Que voyez-vous ?

Il semblerait que mes dessins « véhiculent » … euh … quelque chose …

Je dois juste faire attention à ne pas systématiser le procédé ; en effet, je me rends compte que je commence à « dessiner » un truc en sachant  –  je pèse le mot  –  (53 grammes)  que « quelque chose » d’autre risque d’apparaître

Arf … on n’est jamais content !

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4 novembre 2008

globicéphales / îles féroé … mouais …

Depuis longtemps circule, sous différentes formes assez similaires, sur le net et sur les blogs un appel à signer la pétition contre la pêche des globicéphales pratiquée dans les îles Feroe ; cet appel est largement illustré de photos évidemment très choquantes à voir : imaginez une mer rouge de sang … qui n’a pas envie de vomir?!

Le texte est généralement repris en partie ou en totalité de celui publié en anglais sur le site de la Sea Shepherd Conservation Society, un organisme écologiste de défense des milieux marins, créé et dirigé par Paul Watson

Après le premier choc épouvantable à la vision des photos, j’ai ressenti un deuxième choc en lisant plus attentivement l’un de ces textes, dont je vous livre des extraits où j’ai surligné ce qui m’a « gratouillée » … et ajouté en bleu des infos trouvées ailleurs.

« Bien que nous soyons sans doute tous déjà très occupés » nous dit le Commandant Paul Watson dans un récent article publié sur son site « à protester contre les chasses aux dauphins menées à Taiji ou Futo, […] il ne faudrait pas pour autant oublier qu’un tout petit pays de l’Atlantique Nord continue chaque année à torturer des familles entières de globicéphales avec une cruauté ahurissante ». Détail important : ce petit pays, connu sous le nom « d’Iles Féroé», fait partie de la Communauté européenne, puisqu’il dépend directement de l’état du Danemark et se situe en plein océan, entre l’Ecosse et l’Islande. Elle est aujourd’hui le théâtre de l’une des chasses sans doute les plus barbares jamais commises par l’Homme sur une espèce non-humaine. (euh … et Buffalo Bill et ses compères, massacrant des millions de bisons en quelques années afin d’asservir les Indiens dont c’était la ressource principale pour l’alimentation, les vêtements, les outils et les cordages?)

Chaque année, près de 1.500 globicéphales (selon les chiffres publiés par le gouvernement Féringien en décembre 2006, cette moyenne est celle des années 80, tombée à 950 pour la décade suivante, et actuellement d’environ 700 pour les 6 premières années 2000 … =  manipulation des chiffres), ces paisibles et sympathiques cétacés à peau noire, sont rabattus vers des baies où les attend une bande de tueurs ivres de sang et de bière forte, qui les massacrent juste pour le sport, au nom de traditions datant du Moyen Age.

Les insulaires, au volant de leurs hors-bord ultra-rapides, poussent dans un premier temps les cétacés vers une baie le long des côtes (21 sites officiels et surveillés notamment par des services vétérinaires). Cette chasse peut durer longtemps, cela fait aussi partie du plaisir ! Epuisés, terrifiés, hagards, les globicéphales sont progressivement amenés vers des zones de moins en moins profondes. Et c’est là que la vraie fête commence.

Les habitants des Iles Féroé plongent à de multiples reprises leurs gaffes de métal lourdes de plus de 2 kilos dans la chair palpitante des malheureux cétacés, jusqu’à ce que le croc s’accroche. Une fois l’animal bien arrimé aux flancs de l’embarcation, un couteau long de 15 centimètres est enfoncé dans sa nuque à travers la couche de graisse et la chair. Les artères et les centres nerveux sont atteints : la mer rougeoie du sang des baleines qui hurlent de douleur (je cite le Dr Lillie, cité par David Attenborough, naturaliste britannique opposé à cette pêche : « si les baleines criaient, cette industrie cesserait immédiatement car personne ne pourrait le supporter ») et finissent par mourir… plus ou moins vite, selon la dextérité de leur assassin. (la rapidité de la mise à mort est surveillée et étudiée, et s’est certainement grandement améliorée depuis que cette pêche est strictement régulée par les autorités féringiennes, dans le cadre de diverses conventions signées par le Danemark)

Les insulaires célèbrent cette joyeuse boucherie commune dans une ambiance de carnaval populaire. Dès leur plus jeune âge, les enfants des écoles sont mis en congé pour l’occasion afin de pouvoir participer à ce massacre collectif. Ces charmants bambins blonds courent vers la baie pour grimper en riant sur le dos des cétacés qui vomissent leur sang en une ultime agonie.

De telles horreurs sont-elles encore tolérables en Europe au 21ième siècle ? Le Danemark, rappelons-le, a signé la Convention de Berne ainsi que la Convention de Bonn sur la Conservation des Espèces migratrices, qui toutes deux, protègent le globicéphale. (j’ai commencé à en lire une des deux dans le détail : elles n’interdisent pas strictement la pêche, compte-tenu de certaines considérations économiques, d’autant que les globicéphales sont officiellement estimés non en danger d’extinction, environ 900000 individus dans le monde)

Ces images illustrent avec force l’horreur pure que constitue cette « tradition féroïenne ». Les enfants de ces îles sont, on le sait, victimes des taux les plus hauts élevés jamais observés dans le monde en terme de contamination par le mercure. (en fait, la population entière est contaminée … par l’ingestion de viande de … globicéphale ; l’inquiétude soulevée par ces faits révélés récemment est le seul point sur lequel les associations écologistes et la population féringienne se rejoignent, démontrant surtout qu’il faudrait s’occuper avant toute chose de NE PAS POLLUER les mers et les océans !!) Le mercure, on le sait, est une substance chimique qui détruit des zones importantes du cerveau humain, y compris celles qui gèrent les fonctions cognitives.

Est-ce là l’une des raisons qui permet d’expliquer comment ces descendants des Vikings se montrent capables de se livrer à de tels actes de barbarie avec une telle jouissance ? La question vaut d’être posée quand on sait que le niveau de cruauté manifestée lors de ces orgies sanglantes dépasse largement celui des pêcheurs de phoques de Terre-Neuve et des tueurs de dauphins japonais. (ah bon … mais comment ils mesurent ça, exactement?)

Evidemment, présenté comme ça, c’est horrible …

 

 

Ce que j’ai pu lire par ailleurs :

– Les pêches ne sont pas programmées : lorsque des pêcheurs au large remarquent la présence des cétacés, l’alarme est donnée et tous les pêcheurs tentent de les rabattre vers une plage désignée.

– La viande et la graisse prélevées sont distribuées à parts égales à tous les habitants, qu’ils aient pris part ou non à la pêche (franchement, voilà une attitude devenue exotique par chez nous, non?); pas un gramme n’est commercialisé (et contrairement à ce que sous-entendent des internautes préconisant de ne rien acheter provenant des îles Féroe sous peine d’ingérer du dauphin …), et l’ensemble représente entre 20 et 30% de la consommation totale de viande sur les îles : c’est toujours ça de veaux, vaches, cochons et moutons élevés « en batterie » … en moins. Les prises prélèvent à peine 1% de la population totale.

– La chasse est très réglementée depuis 1986, notamment en restreignant les armes employées aux seuls crochets et couteaux ; il est strictement interdit de chasser en haute mer, ou d’abattre un animal ayant réussi à s’échapper et à franchir la corde qui rabat le troupeau vers le rivage. La souffrance de l’animal est prise en compte, et comme le rétorque un pêcheur féringien à un journaliste de la BBC : « Avez-vous déjà visité un abattoir dans votre pays et observé le massacre industriel quotidien de milliers d’animaux de ferme? »

Et puis ce que j’en pense :

A moins d’être strictement végétalien, auquel cas la seule consommation de viande est révulsante et à fortiori les techniques de production ou de capture, je ne suis pas irrémédiablement choquée par ce qu’il se passe aux îles Féroé.

Au départ, l’homme est chasseur-cueilleur ; c’était son moyen de subsistance. L’agriculture lui a permis de produire toute la part végétale de son alimentation en grandes quantités, l’élevage de continuer à se fournir en viande. Là, de nos jours, la chasse paraît plus sportive que vitale. Pour ce qui est de notre consommation en poissons, l’élevage existe aussi, avec des contraintes plus
difficiles souvent, et certaines espèces ne peuvent que rester sauvages.

Je décèle une contradiction finalement gênante dans les arguments écologistes suivants : désormais, les îles Féroé, comme le reste du monde occidental, accèdent à une alimentation riche et très variée. Donc, cette chasse aux globicéphales est parfaitement obsolète et stupide.

Oui mais … Si les Féringiens peuvent ainsi aller au supermarché se fournir en bananes, viande de boeuf, pâtes et gâteaux, c’est le développement du commerce, et la mondialisation récentes qui l’ont permis. Or, que fustigent par ailleurs les écologistes? La sur-pollution des airs, des sols et des eaux générée par la culture et le transport abusifs de produits non-locaux et hors-saison …

Sachant qu’il va sans doute falloir réviser notre propre consommation (produits locaux et de saison, pour commencer; réduire nos apports de viande …), et que la production industrielle de viande rentre pour une part non négligeable dans la pollution des eaux et des sols … Les Féringiens, en chassant des animaux sauvages leur apportant 30% de leur consommation totale de viande, réduisent d’autant la production industrielle pour leurs propres besoins … et sans faire souffrir des animaux depuis leur naissance jusqu’à leur mort …
Dans l’absolu, c’est pas con …

Je m’insurge carrément contre la pratique asiatique de pêcher des requins, leur couper l’aileron (très prisé) et les rejeter à la mer, voués à une mort certaine, lente et atroce ; je m’insurge contre la pêche au thon faite sur de telles surfaces que des dizaines de dauphins et autres habitants de la mer en meurent chaque jour, blessés ou asphyxiés pour rien (pour protester, boycotter le thon sous toutes ses formes, surtout en boîte…).

J’ai envie de dire qu’il faudrait aussi protester contre la technique de chasse des orques massacrant des centaines d’otaries ou phoques (je ne sais plus) chaque année, ne se préoccupant guère de savoir si leurs victimes meurent en dix secondes ou en deux heures … Allez, c’est du dixième degré …

Quoi encore ? Ben, j’achète ma viande au supermarché, eh ouais, faudra que je m’améliore ; des fois, je l’achète en magasin bio, ça dépend du porte-monnaie. Combien de signataires de cette pétition font également leurs courses au supermarché? Très bonne question … Un bon nombre, à mon avis.

Ah, et puis surtout, je refuse de signer une pétition dont une partie de l’argumentaire frise le racisme en désignant les Féringiens comme de blonds ivrognes barbares rendus débiles par une intoxication au mercure … !!! J’aimerais bien qu’on n’oublie pas de commencer par respecter l’humain …

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Autres sources :

wikipedia (anglais)

le point de vue d’un voyageur aux îles Féroé (français)

l’article d’un journaliste du site web BBC News
(anglais)

le texte de la Convention de Bonn sur la Conservation des Espèces Migratrices
(français)

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3 novembre 2008