Ici, belle saison rime avec mises à mort.
Moi, les arènes, je les aime vides …
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
… ou emplies du public de Muse, -M-, David Bowie ou Dépêche Mode …
Hélas, j’ai assisté à quelques corridas, en Espagne, et une ici, aussi. Pas envie de m’attarder sur le pourquoi du comment … C’était une autre vie, que je ne regrette pas.
J’ai vu Maria Sara rater lamentablement une mise à mort.
Le dernier toro que j’ai vu, il nous faisait face, à 7 ou 8 mètres, la langue pendante, cherchant bruyamment son souffle, des flots de sang jaillissant des naseaux et de la bouche.
Sans commentaires.
Je ne supporte pas plus tous les autres amusements folkloriques du coin autour des taureaux.
.
.
Depuis le temps que je patiente
dans cette chambre noire
J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante
Au bout du couloir;
Quelqu’un a touché le verrou
Et j’ai plongé vers le grand jour
J’ai vu les fanfares, les barrières
Et les gens autour
.
Dans les premiers moments j’ai cru
Qu’il fallait seulement se défendre
Mais cette place est sans issue
Je commence à comprendre
.
.
.
Ils ont refermé derrière moi
Ils ont eu peur que je recule
Je vais bien finir par l’avoir
Cette danseuse ridicule…
.
Est-ce que ce monde est sérieux ?
.
Andalousie je me souviens
Les prairies bordées de cactus
Je ne vais pas trembler devant
Ce pantin, ce minus !
.
Je vais l’attraper, lui et son chapeau
Les faire tourner comme un soleil
Ce soir la femme du torero
Dormira sur ses deux oreilles
.
Est-ce que ce monde est sérieux ?
.
J’en ai poursuivi des fantômes
Presque touché leurs ballerines
Ils ont frappé fort dans mon cou
Pour que je m’incline
.
Ils sortent d’où ces acrobates
Avec leurs costumes de papier ?
J’ai jamais appris à me battre
Contre des poupées
.
.
Sentir le sable sous ma tête
C’est fou comme ça peut faire du bien
J’ai prié pour que tout s’arrête
Andalousie je me souviens
.
Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe
Je ne pensais pas qu’on puisse autant
S’amuser autour d’une tombe
.
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?…
.
Si, si hombre hombre
Baila, baila
Hay que bailar de nuevo
Y mataremos otros
Otras vidas, otros toros
Y mataremos otros
Venga, venga
Venga, venga a bailar…
.
Francis Cabrel
.
.
.
29 mai 2010
9 commentaires
Cette chanson m’a toujours beaucoup émue.
répondre
mariev répond:
mai 29th, 2010 à21 h 32 min
Ce qui est curieux, c’est que longtemps … je n’ai fait que l’entendre, cette chanson. Et je l’aimais ainsi.
Puis … un jour … j’ai écouté … et je ne l’aime que davantage.
Ainsi
« Sentir le sable sous ma tête
C’est fou comme ça peut faire du bien
J’ai prié pour que tout s’arrête
Andalousie je me souviens »
Je t’assure que, pour avoir donc assisté à des corridas, Francis Cabrel a fait un remarquable travail d’écriture, de mise en perspective, même si teinté d’anthropomorphisme.
C’est un combat parmi des milliers d’autres … mais va faire signer une pétition anti-corrida ici! 😕
répondre
Tu étais au concert de M ? Moi aussi, dis donc. Avec tous mes enfants.
Sinon je suis bien d’accord avec toi, mais on en a déjà parlé. Bises.
répondre
mariev répond:
mai 29th, 2010 à21 h 35 min
[Je t’ai envoyé un mail, l’as-tu reçu? J’espère que oui, et à temps!]
Nan, le concert de M, et un autre, je les ai ratés in extremis, mais je devine fort bien l’ambiance! C’eût été rigolo, on se serait peut-être (déjà) croisées. On m’en a dit beaucoup de bien, d’ailleurs.
Oui … nous en avons parlé … entre gavots 😉
Biz
répondre
suprbe texte et interpretation remarquable .
Pour la petition , je signe !
bonne journee
répondre
mariev répond:
mai 30th, 2010 à19 h 31 min
Coucou Félix et belle soirée à toi 😉
répondre
il faut vraiment être mentalement très très attardé pour jouir d’un spectacle pareil! Mon père nous y emmenés il y a longtemps en Espagne, lorsque nous étions enfants, s’imaginant sans doute que cela faisait partie du voyage, et j’en garde encore les atroces images, depuis le cheval du picador qui se fait étriper jusqu’à la mort horrible du taureau! les hommes décidément sont d’une noirceur incompréhensible!
j’écoutais sur France Inter l’autre jour une émission de Daniel Mermet sur les pogroms en Pologne et comment toute la moitié non juive d’un village a décimé dans la nuit l’autre moitié juive, les femmes , les vieillards, les enfants, sans aucun état d’âme! Comment imaginer chose pareille? Et ça se reproduit encore et encore partout dans le monde! On a l’impression que l’on oublie une folie pour tomber dans une autre!
Il faut bien sûr des voix qui dénoncent partout toutes ces turpitudes, de petites gouttes d’eau, celles du colibri qui tente d’éteindre l’incendie de la forêt à lui tout seul, mais cela semble tellement dérisoire!
bises et bon dimanche
répondre
mariev répond:
mai 30th, 2010 à19 h 34 min
Tant de combats … de vrais combats à mener (et pas face à un taureau souvent diminué, d’ailleurs) !
J’ai vu ton article chez toi sur le film de Coline Serreau, je connais Pierre Rahbi, un peu : quel homme!
… une noirceur incompréhensible … hélas, quelle très juste description.
répondre
Quand on parle corrida, moi aussi c’est tout de suite cette chanson de Cabrel qui me vient. Belle, bien écrite, et très émouvante.
Une narration au « je » qui permet de se mettre à 100% dans la peau du taureau, et de se poser les questions qu’il se pose..
répondre
mariev répond:
juin 1st, 2010 à22 h 31 min
Quand « je » est une personne … soudain, on peut changer de regard, oui … 😉
répondre
Avant de se mettre à massacrer ses semblables, l’homme s’est fait la main sur l’animal.
Et ça continue encore et encore…ce ne sont plus des mots mais l’enfer sur terre…
répondre
mariev répond:
juin 1st, 2010 à22 h 35 min
‘té … ne commençons pas le décompte de tous les endroits où c’est l’enfer sur terre, hommes et animaux mêlés … Cela dit, j’aimerais réfléchir à ta première phrase ; de grands tortionnaires se sont montrés, aussi, de grands gagas de leurs chiens ou chats … comme quoi, ça ne leur a pas donné trois grammes d’humanité, non plus …
répondre
Même un escargot dont la coquille se fait écraser sous la semelle d’un gamin, ça me fend le coeur.
On ne peut pas dire que j’aime les animaux, mais je ne supporte pas qu’on leur fasse du mal. Surtout par cruauté. Surtout comme ça…
Il paraît que l’homme a besoin de sang. Probablement ces journées de corrida et autre assassinats d’animaux étaient-elles encouragées par les autorités afin de donner à la foule son lot de violence, de tueries, de morts… et puis après tout le monde se tenait tranquille. De là à en faire une tradition à défendre, faut vraiment être crétin. 👿
répondre
mariev répond:
juin 1st, 2010 à22 h 40 min
Han, me parle des escargots, j’en « massacre » plusieurs dizaines chaque année, rien qu’en allant de mon pas de porte à la voiture dans une (semi-) obscurité certains jours (et pour peu qu’il ait plu, bien sûr) … A chaque fois, ça me donne le vertige, et j’envoie une petite prière à Gaïa …
Mouais, j’adhère peu à la théorie de la canalisation de la violence. Quand je vois les litres d’alcool ingurgités dans le coin, de toute façon … Si ces bienfaits-là étaient reconnus, y’aurait des corridas partout en France, organisées à la fois par la Sécu et l’Etat, et l’on ne constaterait plus cette hausse de voies de faits avec violence gratuite sur personnes … Ma foi, je reste toujours aussi médusée devant ce dont nous sommes capables!
répondre
Cette chanson de Cabrel est effectivement très évocatrice.
Évidement que je suis contre la torture à mort des animaux, il existe aussi des corridas sans cette violence ( au Portugal je crois). Les étrusques sautaient en acrobate au dessus des cornes, à voir sur les fresques de Cnossos.
L’homme est chasseur, prédateur; dans nos sociétés « modernes », ces pulsions sont canalisées par ce genre de spectacles. Les carnassiers acteurs ou passifs (sur le sable ou les bancs) jouent avec/ de la mort. C’est certainement très complexe et loin d’être manichéiste.
Si j’aime les costumes des torreros, leurs gestes, les drapeaux, les danses entre hommes et animaux, je n’ai jamais vu et refuse de voir une corrida parce que je ne veux pas cautionner la violence qui y est exposée.
Une autre voie est possible.
( je vais voir le blog d’Azalaïs, son comm me laisse entrevoir une multitude de points communs 😛 )
répondre
mariev répond:
juin 1st, 2010 à22 h 45 min
Mais même les plus « anodins » des amusements me perturbent. Suffit de se mettre à la place de la bête concernée, ou, comme je l’ai eu fait, d’imaginer que c’est Ursule que l’on mettrait là … et j’ai la tête à l’envers : « Mais pour quoi faire?? » 😯
Pour moi, la limite est encore floue entre véritable communication de l’homme à l’animal (et vice-versa), et domination sans intérêt, sans message … Mais la corrida, et les amusements taurins du coin, sont déjà hors-limite pour moi.
[Je me doutais que tu relèverais le comm d’Azalaïs … Fouine un peu dans son blog, un jour … des mots merveilleux pour dire l’enchantement, l’ensorcèlement, de la Nature …]
répondre
Dans cette odieuse et inégale boucherie , je suis d’office pour le taureau….dommage qu’il ne gagne pas plus souvent…..
Et l’on se permet de condamner l’obscurantisme d’autres « civilisations »……quand je pense que certains en évoquant la corrida parlent de « culture » régionale ou de « folklore » à perpétuer….
http://i60.servimg.com/u/f60/09/00/68/24/articl15.jpg
répondre
mariev répond:
juin 1st, 2010 à22 h 46 min
La vie, c’est le mouvement, aussi … ie. sortir de certaines « traditions ». Dans ce genre de cas, je parle de « dévolution » …
répondre