Vas-y crache ton venin, décoche tes pointes, vomis ce mauvais vin que tu bois dès le matin
Vas-y crache, lave-t-en les mains, serre les poings et balance ta peur en travers de nos chemins
Vas-y dégueule tes reproches sans fin sur ceux qui te tiennent encore la main, ces connards et ces putains
Vas-y hurle-leur enfin à ceux qui t’ont arraché de leur sein comment ils ont fait de toi un « vaut rien »
Allez sors cette bile qui pourrit ton cœur poupin depuis qu’ils t’ont cassé les reins, ces parents – soit-disant … ces amis incertains … et même ce petit chien qui t’a abandonné en chemin
Allez vas-y repeins de tes couleurs de purin l’air cristallin des beaux jours, le bleu divin de tes rêves anciens
Vas-y recrache-les ces petits bonheurs de rien, chatoyants et sereins, c’est qu’ils pourraient te faire croire qu’on peut aller bien !
Non, écrabouille-les, eux et tous ces imbéciles heureux, et tous ces pleurnichards et tous ces hypocrites
Vas-y crache ton venin, n’écoute rien que la musique désaccordée de ton cœur affolé qui te donne tous les droits, crois-tu
Stop !
Putain …
Regarde bien …
Ecoute avec soin …
Ce serpent installé en ton sein, c’est bien toi qui lui souffle ce qu’il siffle
Ce venin que tu craches
Ce chagrin que tu caches
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(2-26 septembre 2008)
Ce texte avait suscité des commentaires qui avaient créé un malaise chez moi ; j’avais alors réagi par un article. A lire icisi le coeur vous en dit
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Consigne 52 d’Ecriture Ludique : crache ton venin! (texte court sur ce thème + illustration personnelle)
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14 avril 2010
(précédemment publié le 27 septembre 2008)
23 commentaires
Bon week-end, j’appprécie ce que tu écris et aussi le look de ton blog.
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mariev répond:
septembre 27th, 2008 à20 h 10 min
merci beaucoup Annie, très bon dimanche à toi 😉
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Je suis contente de voir que l’inspiration est de retour 😉
On a tous en nous des serpents qui sifflent et persiflent et il est bon d’y faire attention, de laisser sortr ce qui doit sortir, mais de ne pas s’empoisonner inutilement…On est souvent son meilleur ennemi.
Et j’aime beaucoup ton dessin de serpent qui va avec, il m’a d’ailleurs l’air plutôt sympathique. Tu te sens mieux?
Bises (mais de moin pour ne pas attraper tes microbes ;-))
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mariev répond:
septembre 27th, 2008 à20 h 12 min
oh la, de là à dire que l’inspiration est revenue…
oui, il est bon de le sortir, ce poison, mais surtout, il faut prendre garde à ne pas le déverser sur autrui
un serpent sympathique? je n’avais vu ça que dans « Le Livre de la Jungle », et encore!!
ben sinon, j’ai toujours un peu de fièvre et surtout, maintenant, je suis ultra-réveillée, trop réveillée, ça doit être les médocs…
bise 😉
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Waow… J4en ai le souffle coupé.
J’aime particulièrement la strophe qui parle de ces petits bonheurs qui sont capables de nous faire dire un instant que tout va bien.
Et puis le dessin.
Et cette conclusion aussi effilée qu’un couteau.
J’ai bien fait de venir.
Tu as changé la déco. J’aime bien chez toi. Il y fait chaud.
Et cette petite vache est très rigolote
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mariev répond:
septembre 27th, 2008 à20 h 14 min
mais surtout, ne pas les repousser, ces petits bonheurs, sous prétexte qu’on est plein de chagrin … ou de venin
toi aussi, tu as changé la déco (je passe parfois en silence, sais-tu)
merci à toi 😉
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Bonjour Mariev
Pour le texte : C’est bien quand ça sort.
Pour la santé : j’espère que tu es bien en toi.
Pour la cigarette : on m’a fait des reproches pendant quinze ans sur la cigarette : aucun effet a par me faire culpabiliser. J’ai arrêté il y a deux mois et pas un gus pour me féliciter.
Alors bravo Mariev ! Fumes autant que tu en as envie ! Bravo ! Et puis tu as surement de vraies raisons pour fumer. Lorsque tu ressentiras le besoin en toi de passer à autre chose, cela viendra comme un oiseau sur une branche. Alors, vive le café et la cigarette ! Savoure les !
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mariev répond:
septembre 27th, 2008 à20 h 15 min
eh! eh! oui, oui, je vais profiter … plus très longtemps, je crois …
Félicitations à toi, en tout cas!! Je vous tire mon chapeau bas, Messire des Bois!
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Ah tu as eu la force de te traîner hors de ton lit pour nous pondre ce texte! Eh bien doublement bravo alors… c’est vrai qu’on a tous un venin à cracher, et c’est mieux de le sortir que de le laisser nous pourrir de l’intérieur… Une fois que c’est sorti, c’est bon, on peut passer à autre chose!
Bises, remets-toi bien… avec ou sans cigarette 😉
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mariev répond:
septembre 27th, 2008 à20 h 18 min
oui, mais il faut aussi prendre garde à n’en pas faire une « arme » contre les autres non plus; je parle de plusieurs choses, en fait, dans ce texte, mais notamment de certains qui font souffrir sciemment les autres sous prétexte qu’ils souffrent, eux …
et puis les écorchés vifs que j’ai en classe, et puis nos propres zones sombres qui ont régulièrement besoin d’être mises à la lumière, allez hop! on dépoussière!
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Ton texte me plaît énormént, les métaphores sont exquises.
B-r-a-v-o !
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mariev répond:
septembre 27th, 2008 à20 h 18 min
hey, merci Joye!
😉
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Tiens, a little get-well present :
http://jojofrance.blogspot.com/2008/09/pour-mariev.html
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mariev répond:
septembre 27th, 2008 à20 h 19 min
splendide!
merci! merci!
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J’aime bien ton serpent, on dirait un motif de tatouage tribal. Ce serpent que l’on porte en nous, c’est notre part sombre, celle qu’on révèle peu, et pourtant, elle ne demande parfois qu’à hurler effectivement !
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mariev répond:
septembre 27th, 2008 à20 h 20 min
certains proches m’ont conseillé d’aller voir des tatoueurs avec mes dessins « circonvolutions neuronales »
oui, il faut laisser cette part sombre s’exprimer … en cadrant un minimum, hein!
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Pas mal du tout.
Mais avec cette image, les yeux ronds du serpent, plein d’étonnement, j’aurais vu un style moins provocateur. Mais je vois la vie en rose alors ça me joue des tours parfois !
Bon dimanche, Marie !
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mariev répond:
septembre 28th, 2008 à8 h 55 min
oui, c’est vrai, il paraît que mon serpent a l’air sympathique… ce qui va moyennement avec le texte
mais comme je suis plutôt fataliste, je vais dire « bah, tant pis… »
bon dimanche à toi aussi
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je de couvre une partis de toi que je ne connaissait pas..
Positif??negatif???Je ne sais,mais ces mots là,hurlent d’une facon,que seule la personne qui les ecrits souffre….
Enfin c’est juste mon ressentie….
Ma main tendue ce matin….
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mariev répond:
septembre 28th, 2008 à9 h 02 min
eh bien en fait je ne parle pas du tout de moi; je n’ai jamais éprouvé ce besoin de « cracher »
j’ai plutôt été inspirée par diverses personnes, en premier lieu celles qui, sous prétexte de souffrir, estiment avoir le droit de faire souffrir l’autre (là, oui, j’y ai été confrontée très personnellement et je ne veux plus de ça), mais aussi des élèves écorchés vifs, et des gens qui ne savent pas exprimer leur souffrance
le tout menant à la conclusion que peut-être, si l’on regardait bien les racines de notre chagrin, on pourrait le poser, l’apprivoiser … et vivre autre chose!
😉
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Eh bien, la fièvre ne t’embrume pas le cerveau au moins ! Magnifique ! Bon dimanche !
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mariev répond:
septembre 28th, 2008 à18 h 35 min
euh si, un peu , quand même!
merci et belle soirée à toi 😉
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De passage depuis chez « Kath » je découvre et apprécie ! belle sensibilité ! Amitiés , je repasserais pour en lire plus !
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mariev répond:
septembre 28th, 2008 à18 h 36 min
merci à toi, Erik, que je viendrai découvrir (un peu plus tard, si ça t’embête pas, le temps! le temps!)
à bientôt 😉
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Ah ben j’adore, c’est vraiment un texte qui « vient des tripes ». Il est entier, sans concession, et je respecte infiniment ce genre d’écriture « d’impact », on ne peut plus directe.

J’ai un peu triché, du fait que j’ai commencé par lire l’article au-dessus, passionnant à plus d’un titre. D’abord parce que c’est une explication de texte, et j’aime beaucoup quand on entre dans les détails de « fabrication » d’un texte. Mais encore parce qu’il traite d’une question tout à fait intéressante : souffrir donne-t-il le droit de faire souffrir ? Faut-il se venger autour de soi du mal qu’on nous a fait, ou qu’on se fait à soi-même ? Acrimonie, tu nous perdras !
J’ai, hélas, eu affaire à des personnes malades, dont la maladie était « prétexte à ». Comme si on pouvait tout se permettre quand on est malade. Comme si c’était la maladie qui réglait ses comptes, et non plus la personne qui s’exprimait !
J’aime beaucoup cette image, d’être accompagné par son mal, avec qui l’on marche sur le même chemin. Certes, c’est un compagnon de route. Embarrassant parfois. Mais en aucun cas il ne doit guider nos pas. Il vaut mieux, même, qu’il reste un peu en arrière…
Je pourrais en écrire des pages mais quand même ça ne se fait pas d’écrire des com. interminables.
Tout ça pour dire que j’ai vraiment accroché et sur ton texte, et sur ton explication de texte.
Merci de tes com. toujours si vibrants de sincérité, et bonne fin de week-end à toi Mariev ! Gros bisou et ma foi…à un de ces jours ?
Heureuse de t’avoir lue.
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mariev répond:
septembre 28th, 2008 à18 h 53 min
Thaddee!
bon, moi je vais faire court, mais, si, si, ça se fait de laisser des longs commentaires très riches et très intéressants; si en plus, ils font plaisir (ce qui n’est pas une obligation en soi, à la base), welcome!
à très bientôt par chez toi!
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C’est fort.
il est trop tard pour en dire plus..
zzzzz
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mariev répond:
septembre 29th, 2008 à12 h 36 min
oui … c’est même assez brutal
as-tu bien dormi?
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Si je puis me permettre, suite à la lecture dans le sens anti chronologique de « curieux » puis « crache ton venin », je ne pense pas que ton texte soit mauvais (ou pas bon), je crois juste que la première partie « efface » un peu trop la fin qui explique tout.
Et peut être la strophe « Non, écrabouille-les… » est de trop parce qu’elle permet de s’identifier (dans la mesure où chacun peut penser que son entourage est composé d’imbéciles, etc.), et renvoi la faute à d’hypothétiques autres.
En gros, on est pas responsable de son malheur, mais on est responsable de ce qu’on en fait.
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mariev répond:
septembre 29th, 2008 à12 h 57 min
je ne comprend pas « la première partie efface la fin », en fait … j’essaye, mais … (toujours malade!!)
mais justement, cette strophe-là est nécessaire, puique c’est elle qui explique que je parle de ceux qui renvoient la faute aux autres …
bouh, je suis perdue (mais je note que tu ne trouves pas le texte mauvais, sourire)
😉
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A flute, à mon tour de ne pas me faire comprendre ! 😀
ben disons que c’est la violence de la première partie qui marque plus que la conclusion. Au stop, ça se calme et du coup les esprits ne retiennent que la première partie, la conclusion qui explique que le « venin » vient de soi même s’efface.
Mais en fait, tout ça, c’est à cause de Téléphone ! 😀
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mariev répond:
septembre 29th, 2008 à20 h 35 min
ah oui? tiens, je n’aurais pas pensé … sans doute parce que je reste souvent sur la dernière impression, moi
merci pour l’explication … et l’éclat de rire téléphoné!!
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Bonjour de VITA.Ce sujet me fait penser au poème « bouche » que j’ai écrit sur mon blog. VITA
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mariev répond:
septembre 30th, 2008 à20 h 37 min
alors je vais venir voir ça
bonsoir Vita
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Wow, j’ai été saisi par ces mots… J’espère que ce venin ne s’infiltrera pas en moi, moi qui vient d’expulser le venin de mon ombre…
Bonne soirée! Mariev
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mariev répond:
septembre 30th, 2008 à23 h 07 min
j’aime vraiment beaucoup beaucoup ta participation à cet exo!
je te sais protégé de ce genre de venin par toutes sortes de choses, dont l’humour et le tiramisu ne sont pas des moindres 😉
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Moi, allez savoir pourquoi, je suis surtout sensible à une partie du message, celui qui en deux vers presqu’identique évoque un fait très important … en gros que faire souffrir suppose que soi-même on souffre.Pour positiver de manière réaliste, je soulignerais que la réciproque n’est elle et heureusement pas toujours vrai.A mediter.
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mariev répond:
octobre 14th, 2008 à17 h 52 min
non, heureusement!
merci de ton passage, je n’ai pas encore vu tous ce que les autres participants avaient écrit
à bientôt!
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Incroyable ….comme je m’y sens tout à coup chez moi , dans ce texte ….
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mariev répond:
avril 16th, 2010 à16 h 36 min
Faut que tu développes … Parce que moi, je ne l’ai pas écrit pour parler de moi, je ne connais pas le crachat de venin … mais pour parler de ceux qui font ça pour se dédouaner de leurs propres souffrances en faisant souffrir les autres.
De toute façon, il fait forcément écho, cela dit : on a tous des colères, comme ça … On a tous des chagrins, aussi …
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TU AS RAISON …la lecture de ton complément d’info est obligatoire ,necessaire ..excellente mise au point (nous avons eu les mêmes lectures on dirait ;-)…sinon ..sinon .
bisounettes..
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mariev répond:
avril 16th, 2010 à16 h 40 min
Oui, ce fut un moment très fort et intéressant, échanger à la fois sur la genèse d’un texte, son élaboration (l’écriture), l’interprétation, et des sujets plus « généraux » sur le cheminement de la vie et de chacun … J’ai beaucoup aimé relire le tout, et j’ai remis dans ma liste quelques bouquins à relire, ou tout du moins, feuilleter …
Enfin, pour quand j’aurai repris une activité normale … grumpf
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Tout à fait d’accord avec toi !
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c’est vrai que de victime on devient très vite bourreau, c’est très tentant de vouloir faire souffrir ceux qui nous ont fait du mal et puis un jour on s’aperçoit que ce désir de faire souffrir nous fait souffrir encore plus, c’est une sorte de roue à aube, une noria où la souffrance pompe de la souffrance!c’est tellement compliqué ! parfois on a l’impression que l’on frôle la folie à force de se poser des questions!
bises mariev c’est un beau texte
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mariev répond:
avril 21st, 2010 à9 h 31 min
Reste à espérer que la plus grande majorité des gens parvienne à s’affranchir de la noria et à se balader, même s’il reste un bout de corde au cou …
Merci, et à bientôt! 😉
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