terriens : introduction

Avertissement : cet article est long et, par le thème abordé, lourd. Surtout, il n’est pas « achevé », c’est-à-dire qu’il pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses de ma part, il est l’expression d’un cheminement en cours.
Il faut du temps pour lire, éventuellement regarder, puis réfléchir. Il n’appelle pas à des commentaires immédiats, mais puisqu’il est « cheminement », j’apprécierai grandement de pouvoir, peu à peu, discuter avec ceux qui le souhaiteront. Les échanges générés par l’article précédent m’ont permis d’avancer, d’aller fouiner ici et là. J’espère aussi qu’ils ne font pas que me faire avancer, môa … L’idée est toujours la même ici :partager     😉
Voici le film documentaire « Earthlings » portant sur le rapport de l’homme à l’animal. Je m’attache ici aux 10 premières minutes.
Je poste la vidéo, pour que ceux qui le souhaitent puissent regarder. Les images sont « tolérables » au début (course de taureaux, abattage de cochons au pistolet électrique, scènes de l’Holocauste).
Il y a aussi de très belles images.
Et pour ceux qui ne le souhaitent pas, voici le texte du commentaire. (avec, en couleur, les passages auxquels j’adhère profondément, soit qu’ils ont la force de l’évidence, ou portent une fulgurante intuition de ce que notre monde aurait pu / peut être.)

Les trois étapes de la vérité :
1- le ridicule
2- l’opposition violente
3- l’acceptation
terrien (nom) : habitant de la planète Terre
Puisque nous habitons tous sur Terre, nous sommes tous des Terriens. Ce terme ne contient aucune notion de sexisme, de racisme ou de « spécisme » (discrimination par l’espèce). Il nous regroupe tous: ceux à sang chaud ou froid, mammifères, vertébrés, invertébrés, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons et êtres humains. Les êtres humains ne sont donc pas seuls sur Terre. Ils partagent ce monde avec des millions d’autres créatures qui évoluent en même temps qu’eux. Cependant, les humains ont tendance à dominer la Terre et à traiter souvent les autres êtres vivants comme de simples objets. Voilà ce qu’on entend par le terme « spécisme ». Par analogie au sexisme ou au racisme, le spécisme est un préjugé, une opinion en faveur des membres de son espèce et au détriment des membres d’une autre espèce. Si un être souffre, il n’est pas moralement justifiable de refuser de prendre en compte cette souffrance. Quelle que soit la nature de cet être, le principe d’égalité implique que la souffrance d’un être est égale à la souffrance de tout autre être.
Les racistes violent le principe d’égalité en accordant plus d’importance aux intérêts des membres de leur race quand ces intérêts sont en conflit avec ceux d’une autre race.
Les sexistes violent le principe d’égalité en favorisant les intérêts de leur sexe.
De façon similaire, les spécistes favorisent leurs propres intérêts au détriment des autres espèces.
Dans chaque cas, tous obéissent à un schéma identique.
Entre êtres humains, nous reconnaissons le principe de respect, un être humain est une personne, pas une chose. Cela dit, il arrive souvent qu’un traitement moralement irrespectueux ait lieu lorsque ceux qui détiennent le pouvoir traitent les plus faibles comme de simples objets. Comme le violeur traite sa victime. Comme le pédophile traite un enfant. Comme le maître traite son esclave. Dans tous ces exemples, les humains qui ont un pouvoir exploitent ceux qui en sont dépourvus.
Ce concept pourrait-il s’appliquer à la façon dont les humains traitent les animaux et les autres terriens?
Sans nul doute, il existe des différences car les humains et les animaux sont dissemblables à bien des égards. Mais la question de la similitude se situe ailleurs. Certes, les animaux n’éprouvent pas les mêmes désirs que nous. Il est vrai qu’ils ne comprennent pas tout ce que nous comprenons.
Cependant, nous avons des besoins similaires, et nous comprenons certaines choses de la même façon : le besoin de manger et de boire, de s’abriter et de vivre en compagnie, d’être libre de ses mouvements et d’éviter la souffrance. Ces besoins sont partagés par tous.
Quant à la compréhension, les animaux, comme les hommes, comprennent le monde dans lequel ils vivent. Sinon, ils n’auraient pas survécu… Aussi, au-delà de toutes nos différences, nous sommes similaires. Comme nous, les animaux incarnent le mystère et le miracle de la conscience. Comme nous, ils ont conscience du monde dans lequel ils vivent. Comme nous, ils sont le centre psychologique d’une vie unique qui leur est propre. A ce niveau fondamental, nous sommes à égalité avec les porcs et les vaches, les poulets et les dindes.

Qu’attendent ces animaux de nous? Comment devons-nous les traiter? Pour répondre à ces questions, il faut reconnaître notre parenté psychologique avec eux.

Ce film démontre en 5 points comment les animaux ont servi l’humanité … au cas où nous aurions oublié.

Le Prix Nobel Isaac Bashavis Singer a écrit dans son roman : « Ennemis, une histoire d’amour » :

« Chaque fois qu’Herman assistait à l’abattage d’animaux et de poissons, il avait toujours la même pensée : dans leur comportement envers les autres créatures, tous les hommes étaient des nazis. L’arrogance avec laquelle l’homme traite les autres espèces comme bon lui semble représente les théories racistes les plus extrêmes, le principe selon lequel la raison du plus fort est la meilleure. »

Cette comparaison à l’Holocauste est intentionnelle et évidente. Un groupe d’êtres est tourmenté aux mains d’un autre.
Certains diront que la souffrance des animaux n’est pas comparable à celle des Juifs ou des esclaves, mais il existe une similitude. Pour les prisonniers et les victimes de ce massacre, cet holocauste-là est loin de toucher à sa fin.

Dans son livre « Une maison au bout du monde », Henry Beston écrit :

Il nous faut une attitude plus sage et peut-être plus mystique vis-à-vis des animaux. Éloigné de la Nature universelle et vivant dans la complexité, l’homme civilisé observe les animaux à travers la loupe de son savoir. […] Nous traitons avec condescendance leur état inachevé, le sort tragique qui les a conduits à naître inférieurs à nous. C’est là que nous faisons une erreur. Une grave erreur. On ne peut pas comparer les animaux aux hommes. Dans un monde plus vieux et plus achevé que le nôtre, ils se déplacent dans leur forme achevée. La nature leur a fait don d’un prolongement des sens que nous avons perdu ou jamais atteint. Ils entendent des voix que nous n’entendrons jamais. Ils ne sont ni nos frères, ni nos subalternes. Ils constituent d’autres mondes pris avec le nôtre dans le filet de la vie et du temps, prisonniers de la splendeur et des tourments de la Terre.

 

Avant toute chose, je tiens à donner mon avis sur le film lui-même en son entier ; ce n’est pas un documentaire, notamment parce que les chiffres souvent avancés ne sont pas « référencés » : d’où viennent-ils? Font-ils référence aux États-Unis seuls, ou au monde occidental, ou à la planète entière? Certains chiffres mériteraient d’être mis en perspective avec d’autres … D’autre part, on ne sait pas toujours où ça se passe, et absolument personne n’est interviewé pour être amené à donner son point de vue, qu’il aille dans le sens du film, ou non. C’eût été utile notamment pendant le chapitre sur l’expérimentation animale.

C’est un film militant, il est à prendre comme tel, avec un certain recul … bien que ce soit particulièrement difficile puisque l’émotionnel est mis – durement – à contribution la majeure partie du temps.

Je déplore donc l’absence de certaines infos et de points de vue divergents, je salue son existence car il nous faut souvent du CHOC pour nous faire réagir et réfléchir, et quand bien même on m’opposerait qu’on ne sait dans quelles proportions toutes ces pratiques barbares montrées dans le film se déroulent, le simple fait que cela existe, même dans un seul labo, un seul abattoir ou un seul refuge … me pose sérieusement problème.

Dans l’introduction, j’ai apprécié que l’on (ré)explique le spécisme, mais j’ai frémi au parallèle avec le nazisme. L’appel à un événement historiquement récent profondément ancré dans l’inconscient collectif pour « électriser » le spectateur ne me paraît pas honnête : d’une, les images qui vont suivre se suffisent à elles-mêmes, et de deux, sans vouloir contester le but culpabilisant d’un tel film (c’est nécessaire), je n’aime pas du tout qu’on sous-entende que toute personne qui ne répond pas à TOUS les critères de « bonne conduite » est, peu ou prou, un nazi. Le parallèle, le spectateur peut le faire tout seul dans sa tête s’il le souhaite, y réfléchir … Je crois que j’aurais préféré la citation de Tolstoï, beaucoup plus générale et néanmoins sans appel:

« Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des guerres. »

Associée à la citation de Beston, elle permet l’enclenchement d’une réflexion plus globalisante sur nos comportements vis-à-vis du vivant, et notre propension à considérer notre environnement, vivant ou inerte, comme étant à notre entière disposition, « asservissable » à l’envi. Tôt ou tard, cette réflexion nous amène au nazisme … entre autres!

Je ne dirais pas que la souffrance animale est inférieure à celle des humains.

Elle est différente.

En plus de la douleur, l’homme est en mesure de « comprendre » ce qu’on lui fait subir, ce qui ajoute une souffrance mentale énorme.

L’animal souffre physiquement, sans comprendre ce qu’il lui arrive, la douleur mentale se manifestant par un stress sans commune mesure avec celui éprouvé dans les conditions naturelles (et souvent cruelles) de la vie sauvage.

Je me rends compte néanmoins que cette réflexion sur la souffrance des uns et des autres mérite d’être approfondie par des lectures, par exemple.

Mais à la vision du film, je n’ai pu m’empêcher de penser de nombreuses fois que dans LEUR inconscient collectif, nous finirions bien par devenir l’espèce à éviter, à manger, à tuer, à éradiquer

*

*

28 mars 2009

 

16 commentaires

  1. Posté le 28 mars 2009 à 18 h 57 min | Permalink

    ce film joue avec l’alternance de belles images et d’autres beaucoup moins belles. Il y a des choses fantastiques, comme par exemple les toutes premières secondes avec les images de la terre comme un immense vaisseau dans lequel nous sommes tous.
    Nous et les autres, nous et les animaux. Il suffit de peu de choses pour comprendre que sans eux nous n’existons pas et que sur les photos ou les films shootés d’en haut il n’y a nulle trace de frontières artificielles.
    Nous sommes déjà, nous les humains en train de nous entredétruire pour des intérêts économiques, politiques et religieux. Nous détruisons, nous déformons, nous asservissons. Globalement je ne suis pas sûr que nous méritions d’être sauvé. Mais de qui ou de quoi d’abord ?Bah, de nous même déjà, tous les jours nous fabriquons la potence qui servira à nous pendre. Nous passons nos journées à nous tirer des balles dans le pied.
    Pourtant la terre est belle vue d’en haut.
    Pourtant les images de girafes dans la savane sont belles aussi, mais ces animaux sont déjà parqués, tous. Il n’y a plus un cm2 de terrain qui ne soit pas la propriété de quelqu’un. Il y a même des imbéciles pour vouloir s’accaparer les fonds marins ou même la lune et l’espace. C’est décourageant.
    Je me fais ces réflexions depuis longtemps déjà, j’ai un regard critique sur notre société en générale, sur notre manière de respecter par exemple la devise de notre république « liberté, égalité, fraternité »
    Liberté : nous en avons de moins en moins, nous avons même accéleré la cadence des réformes liberticides ces deux dernières années
    égalité : voeux pieu, mais c’est fini. Il y a une justice différente que nous soyons riche ou que nous soyons pauvre.
    Fraternité : allez simplement voir le film « welcome » ou allez vous promener entre
    Calais et Boulogne pour voir notre fraternité légendaire….

    Il en va de même avec les animaux, exterminés, sacrifiés, déformés. Quand je regarde les images du film sur les courses de taureaux en espagne et que je vois la foule autour de l’animal, j’aimerais un jeter un seul, nu et sans arme dans une arène, et lui dire « vas-y maintenant, montre que tu es un homme ! »
    Tu veux en parler des heures MarieV ? ok …….

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    mariev répond:

    comment dire … oui je veux parler pendant des heures de ce que j’ai vu dans le film, non pour aligner les choses que nous savons déjà tous, mais pour :
    – qu’on m’aide à me documenter à travers les écrits de philosophes, de biologistes, de scientifiques, de médecins, de poètes, de psychologues qui me permettraient de dépasser le simple stade du « Oh, c’est affreux, l’homme est horrible … » qu’une bonne partie d’entre nous oublie dans les heures qui suivent ; car, moi la première, je croyais avoir adopté la bonne attitude voilà longtemps, me protégeant ainsi des images qui, elles, s’actualisent tous les jours ..; et finalement ce n’était qu’une pose intellectuelle … Il n’est jamais trop tard pour (re)prendre conscience, réellement
    – comprendre de mieux en mieux comme tout est imbriqué ; je ne suis pas là pour faire de l’angélisme envers les animaux, ils ont leur vie, nous avons la nôtre, j’y reviendrai
    – continuer de m’informer : depuis que j’ai vu ce film, je cherche, et je découvre des choses dont j’étais parfaitement ignorante (puisqu’une fois que j’avais adopté ma pose intellectuelle, je ne cherchais plus à savoir)
    – agir
    – partager : après tout, sans ce film, je n’aurais pas réagi, et peut-être que cette série d’articles peut interpeller d’autres bloggeurs. Il ne s’agit pas de dire que désormais, ça c’est bien, ça c’est pas bien … Pas de moralisation … juste de l’information, aussi …

    ouais … j’ai vraiment envie d’en parler

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  2. Posté le 28 mars 2009 à 19 h 23 min | Permalink

    Assassine ! …. la voilà donc , la vidéo …. à portée de clic …

    Je ne sais pas si je cliquerai …. parce que moi , qu’on tabasse un femme
    devant moi, qu’on martyrise un gosse , qu’on détruise psychologiquement une personne , qu’on tue un cochon ou qu’on piétine une fourmi exprès …. c’est la meme chose : je me fous en rogne et je tape …

    Finalement , je sais ce qu’est le specisme …. je n’y avais jamais donné d’importance …. ça me dépasse ….
    Je place ses adeptes dans le meme sac avec ceux qui refusent la théorie de l’évolutionnisme …

    Et je saute à pieds joints et me construis une petite cabane style Tarzan dans le paragraphe de Henry Beston , et spécialement , sur ses dernières branches …et je roupille entre deux singes et une panthère blessée
    ….

    répondre

    mariev répond:

    dans ta liste des actes insupportables, c’est bien le mot « exprés » qui fait toute la différence, avec, en sous-texte, la notion de violence et douleur infligées délibérément …
    c’est bien pour ça qu’il y a des araignées chez moi … mais aussi des souris qui m’emmerdent un peu, quand même (d’ailleurs, comment m’en sortir, de ces souris??? j’ai épuisé mes ressources : voir les premiers articles du blog, dans la catégorie « bestiaire »)

    j’aime bien ta cabane sur les dernières branches du texte de Beston, je m’en construirais bien une petite aussi, à côté …

    répondre

  3. Posté le 28 mars 2009 à 19 h 27 min | Permalink

    Et merde et re merde …. j’ai cliqué …. pas résisté au premier taureau … impossible …. je vais chercher mon kalajnikov  et tirer dans la
    vidéo ..

    Désolée …

    répondre

    mariev répond:

    je ne t’ai pas forcée … et je comprends!

    répondre

  4. Posté le 28 mars 2009 à 21 h 03 min | Permalink

    Je n’ai pas cliqué, j’ai failli ne pas oser répondre du tout.

    répondre

    mariev répond:

    Cet article est écrit depuis une semaine, et j’ai vu après coup que nos publications du jour entraient en collision!!
    Je renifle ton désaccord à plein nez, mais je ne sais pas exactement sur quoi, Joye, et surtout, je ne voudrais pas que tu penses que je te catalogue ou te juge sur les activités de ta ferme (d’abord je n’en ai pas connaissance, et puis je chemine, je ne suis certainement pas en train de mettre les gens dans des cases libellées « bien », , « pas bien », c’est beaucoup plus complexe que ça!!!) ; en revanche, je suis prête à t’entendre, si tu en as envie … mais je ne force personne ni à regarder les vidéos postées, ni à commenter
    Bise

    répondre

  5. Posté le 28 mars 2009 à 21 h 25 min | Permalink

    Il y a longtemps que je pense que l’homme devrait disparaitre pour que cette si belle planète aille mieux. Nous sommes des mammifères, carnivores, dominants, doués d’imagination et de la notion de notre propre mort, qui adaptons notre environnement à nous même au lieu du contraire. Et quand on voit que l’homme peut être si cruel, meurtrier, envers sa propre espèce, comment éviter les atrocités commises sur les animaux.
    Un jour, nous aurons enfin réussi à nous détruire, et la planète et ses autres habitants respireront.

    répondre

    mariev répond:

    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec l’idée que l’homme devrait disparaître, parce que nous sommes une espèce au même titre que les autres, ensuite parce que c’est très bizarre d’entendre des humains dire ça : tout en le disant, ils n’imaginent pas leur propre fin, c’est hyper paradoxal
    Notre espèce a d’immenses qualités (voir le commentaire de Fée des Agrumes) et un seul vrai défaut que tu mentionnes : il adapte (plie, soumet, tord …) son environnement à lui-même, rarement fait le contraire (ça dépend qui, ça dépend où, et ça dépend quand, mais des exemples d’intégration humaine symbiotique existent!)
    J’aime que tu fasses le parallèle entre notre attitude envers les animaux (dans ses travers) et envers nos propres congénères (dans ses travers) : c’est bien à cela, entre autres, que je veux en venir. Je ne suis pas partie en croisade pour la cause animale au détriment de tout le reste, non, tout s’imbrique et se répond … Comme j’avais perdu ça de vue, la (re)prise de conscience est conséquent … et m’émerveille, d’une certaine manière.
    Il n’est jamais trop tard!

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  6. Posté le 29 mars 2009 à 11 h 37 min | Permalink

    1/ Je suis à 95% d’accord avec ce que tu dis de personnel dans ton article
    2/ Je ne suis pas d’accord avec les citations que tu fais de Singer et de Tolstoï, sans trop savoir si tu les approuves totalement ou pas. On n’est pas des nazis parce qu’on tue des animaux pour les manger, et je
    trouve facile le rapprochement entre abattoirs et guerres, sans explications. Quant à celle de Beston, je partage son opinion, tout en me demandant où il voit chez les animaux des « prolongements des sens » que nous n’aurions pas, et en faisant remarquer que, lorsque deux univers différents se côtoient, il y a forcément des endroits où ils se touchent et où ça frotte.
    3/ J’ai des doutes sur l’affirmation de la conscience universelle des êtres vivants. Autant je crois que des êtres qui nous ressemblent (singes, mammifères en général) peuvent avoir une forme de conscience analogue à la nôtre, autant je pense que les formes de vie éloignées de la nôtre en sont loin. C’est pourquoi je ne partage pas du tout l’avis de ceux qui pensent qu’il est aussi criminel d’écraser une fourmi que de tuer un cochon.
    4/ J’ai regardé les images de la vidéo d’ouverture, sans mettre le son, et je ne suis pas du tout convaincu par ce que j’ai vu. Le parti pris visant à démontrer que l’homme est mauvais et les animaux « bons » est tellement criant qu’il n’est pas crédible. Les animaux seuls sur Terre seraient donc « bien », avec leurs petits à léchouiller, les grands espaces à arpenter, et la beauté supposée de l’animal dans la nature primitive. Alors que les hommes n’existeraient que pour asservir, polluer, faire souffrir gratuitement, l’image du mal, donc. Pourquoi pas d’images de mères allaitant leur enfant, de pères jouant avec leur fils et leurs chiens, de bénévoles allant soulager la misère du monde et récupérant les animaux abandonnés ? Cela existe aussi, non ?
    5/ Encore une fois, je répète que ce qui est criminel, ce n’est pas de tuer des animaux pour les manger (après tout, tous les animaux le font aussi), mais de les tuer en les faisant souffrir, ou de les faire vivre dans des conditions
    abominables. De ce point de vue là, on est comme toutes les espèces, il n’y a pas lieu de se flageller inutilement.

    Mais comme tu le dis, c’est un film militant, et, au-delà des images choquantes qui viennent après l’introduction, et qui reflètent des comportements certainement inadmissibles (mais pas forcément universellement répandus), il contient donc une bonne dose de mensonge, surtout par omission.

    répondre

    mariev répond:

    alors alors … well well well 😉

    2/ LES CITATIONS :
    – celle de Tolstoï mériterait d’être resituée dans son contexte (et je ne sais pas d’où elle sort, en fait), en tout cas doit être développée, c’est certain, pour accrocher les nuances que tu mentionnes par ailleurs (à savoir, le fond du problème est surtout la manière dont nous élevons et abattons les animaux destinés à la consommation, et que toute souffrance inutile / supplémentaire infligée consciemment est inacceptable)
    – celle de Singer me dérange dans la mesure où je n’ai pas lu le livre, ne connais pas le personnage de Herman, et qu’elle est utilisée pour amener le parallèle avec l’Holocauste, sur lequel je m’exprime négativement.
    – celle de Beston m’émerveille par sa lucidité et son honnêteté, par ses intuitions ET sa poésie : un tour de force qui m’a fait réfléchir, beaucoup, et paisiblement. Ainsi, je devine instinctivement ce qu’il entend par ces prolongement des sens, qu’il illustre notamment en parlant de ces voix que nous n’entendons pas. En fait, nous les entendons (sinon, il n’en aurait pas parlé) aussi : si l’on a la chance de vivre assez près de la nature, la poussée de sève, le chant d’amour des grenouilles en Avril, l’arrêt brutal des chants d’oiseaux quand survient un prédateur ou un danger, l’odeur de la terre après la pluie, une trace inattendue dans la terre, une branche anormalement cassée … sont autant de « voix » portant une information que notre cerveau archaïque décode sans difficulté. En évoluant, nous n’avons plus eu grand besoin de notre odorat ou notre ouïe, par exemple, nous rendant plus hermétiques (et exposés) à certains risques (ou à certains délices). Enfin, je ne décèle pas qu’Henry Beston dise que nos univers soient parallèles sans jamais se toucher. Ils parlent d’autres mondes, de mondes différents pris dans un même filet, mais pas de mondes parallèles.

    3/ UNE CONSCIENCE UNIVERSELLE
    Je ne sais! Evidemment, quand tu observes des fourmis à l’oeuvre, avec leur côté très « robotisé » où l’individu ne compte pas, seule la communauté prime pour la réalisation d’un grand dessein assez mystérieux, … tu as du mal à sentir une conscience proche de la nôtre … et pourtant, nous avons eu le communisme. Comme les habitants de la mer (poissons et crustacés, je ne parle pas des dauphins) … sont dans la mer (!), il est bien difficile, malgré de longues observations, d’appréhender physiologiquement, émotionnellement et intellectuellement leur vie, tout simplement. Ce n’est pas parce qu’on met des jolis poissons multicolores dans un bocal dans le salon qu’on se rapproche d’eux. Tu fais du « mammiférisme », en quelque sorte. Les mammifères étant les animaux que nous côtoyons le plus au quotidien (chiens, chats, veaux, vaches, cochons, éléphants …) et depuis le début, outre nos ressemblances physiologiques, cette proximité nous a amenés à bien les connaître, mieux qu’un saumon, une crevette ou un dragon du Komodo!
    Mais bon, je n’ai quand même pas de réponses, il me faudrait me documenter.

    4/ LES PROCEDES DU FILM
    Je suis tout à fait d’accord avec toi, et Coq l’avait déjà pointé : l’être humain n’est pas qu’un ramassis de nazis, d’esclavagistes, de tortionnaires et de savants fous. Ce n’est qu’une manière de regarder l’humanité. certes, quand on regarde ainsi, avec un oeil d’entomologiste, ça fait peur. Mais c’est bien dommage d’avoir systématiquement omis les belles choses dont nous sommes capables. Et je ne ferai pas d’angélisme comme tu le décris, oh non! Même si je suis très « travaillée » par l’idée du Paradis Perdu, je suis ICI et MAINTENANT, et dans cet espace-temps, les lions mangent les gazelles encore vivantes, une maman kangourou abandonne son petit blessé pour protéger le reste de sa famille, les hérissons se font écraser sur les routes même en roulant à 20 à l’heure, des bénévoles ramassent des chiens abandonnés, d’autres partent soigner en Afrique, et Bashung écrivait de beaux textes sur de belles musiques …

    5/ Les animaux sauvages ne pratiquent pas l’élevage en batterie, n’industrialisent pas leurs ressources, ne gâchent pas … Donc, non, on ne le fait pas « au même titre » que les autres espèces carnivores. Sans parler des négligences de certains au moment de l’abattage …
    Ah, si .. les fourmis élèvent les pucerons, j’en ai plein mon jardin!!!

    Oui, le film contient une dose de mensonges … mais aussi une part de vérité, une réalité que je n’accepte pas.

    répondre

  7. Posté le 29 mars 2009 à 13 h 56 min | Permalink

    Après avoir lu article et commentaires, je ne trouve pas grand chose à dire. certains clivages me semblent stériles, le changement d’angle de vue nécessaire. L’humain est un animal, rien de plus; il appartient à une espèce d’hominidés, point. Il possède un énorme potentiel dont la liberté est primordiale. l’homme est libre de sortir de sa condition pour générer le meilleur comme le pire, en cela réside sa liberté. Capacités cérébrales énormes, adaptabilité incroyable, debout, avec des mains… trop petit ou trop grand, nu, sans croc ni griffe, qui aurait pu imaginer il y a trois millions d’années que cet animal deviendrait si puissant, si prospère?  Personne finalement puisque personne n’a la capacité de penser autant qu’un homo sapiens.
    Notre espèce disparaitra un jour ou l’autre, c’est dans l’ordre de la nature où règne l’impermanence. Sa spécificité sera d’être la seule espèce à avoir précipité et/ou provoqué sa disparition. Avec lui, disparaitront certaines espèces comme les vaches, les chiens, trop interdépendants depuis des millénaires. Ces disparitions entraineront un changement d’écosystème et forcément, la nature n’aimant pas le vide, le remplira par autre chose.
    En particulier et par ailleurs, me viennent deux idées:
    1. la notion de race n’existe pas chez l’humain. c’est un non sens scientifique
    2. le stress causé aux animaux lors de leur élevage et abattage pollue leur viande et donc ceux qui la mangent.

    C’est un non sens que de maltraiter notre environnement, nos compagnons de vie, notre nourriture parce qu’en tant que partie intégrante de cet environnement, nous nous polluons nous-mêmes. C’est la propension des hommes à vouloir se croire des dieux qui fait d’eux des monstres. Accepter notre humilité serait la plus grande avancée pour nos décideurs et petits chefs. Franchement, n’importe qui est capable de le comprendre, non? 
    Pour finir, je reviens à quelques références:
    Boris Cyrulnick qui analyse les comportements des êtres vivants, sans différencier l’animal que nous sommes des autres espèces,
    Jean- Marie Pelt, biologiste et son formidable travail sur l’environnement
    Hubert Reeves, astrophysicien qui nous remet à notre toute petite place dans l’univers
    Pierre Rahbi, agrobiologiste, incroyable monsieur trop peu connu qui a fait le tour de bien des questions sur la place de l’homme ( il a un blog sur le net)
    Emmanuel Todd, démographe et historien  qui analyse très finement les comportemetns humains collectifs

    pour ne citer qu’eux.

    Bon, je m’arrête là mais tu sais très bien Mariev que je suis dans des interrogations pareilles et que je chemine également sur cette voie.
    Au plaisir d’échanger.

    répondre

    mariev répond:

    Oui, je suis tout à fait d’accord, j’aime comment tu plantes l’humain tout nu dans un environnement pas toujours sympa, je n’aurais pas parié un kopeck sur lui, en effet!

    Les vaches nous survivront très bien, elles ont besoin de brouter et de se balader, de l’herbe, il en restera (sauf si on décime la planète à coups de bombes nucléaires)
    La plupart des chiens aussi, sans doute (en tout cas, les millions de chiens errants sur la planète, présents depuis l’aube des temps, mentionnés dans la Bible, dans l’Illiade, chez les Indiens d’Amérique … merci Jean Rolin, vu ce matin à l’émission littéraire de la 5!!)
    Je ne vois pas à quelle espèce exactement notre disparition portera préjudice, en fait ; mais si toutes les formes de vie animales de la planète venaient à disparaître, nous on est dans la merde!! (pollinisation? fertilisation? juste ça …)

    La notion de race humaine est un non-sens scientifique depuis très récemment, mais nous continuons à parler de races canines … je me perds un peu là-dedans … juste un abus de langage?

    Je note toutes tes références avec un grand MERCI! Pierre Rahbi, oui!! J’avais lu un article sur lui dans « Le Nouveau Consommateur » et chez Télérama aussi, j’avais noté … puis oublié, comme d’habitude (quand je te dis que je suis spécialiste de la réflexion embryonnaire …)

    C’est un plaisir de cheminer avec toi, Fée

    répondre

  8. Posté le 29 mars 2009 à 15 h 45 min | Permalink

    Consciencieusement je viens de visionner la vidéo de la 1ère à la dernière seconde…j’ai lu attentivement ton texte avec tes réflexions et positions…de mêmes que celles très riches et détaillées de tes visiteurs (euses)….. j’essaie de me forger ma propre opinion….ma propre réaction….ma façon de voir personnelle , indépendamment de celle de tel ou tel…d’hier ou d’aujourd’hui…inconnu ou célèbre…beaucoup a été dit…probablement tout , et il peut sembler vain d’avoir la prétention d’amener quelque chose de différent , d’autre…d’inédit ..à un édifice d’arguments et d’indignations qui se recoupent et se complètent parfaitement…..
     
    La sensibilité…l’émotion….la miséricorde…l’amour universel….c’est aussi dans nos gènes…depuis toujours….je n’ose croire que ce sont des novations contemporaines enfantées d’un progrès récent qui ne devrait rien à l’héritage millénaire d’une pyramide de générations….j’ai peur de constater malgré tout que ce sont des sentiments devenus élitistes….partagés seulement par une minorité d’individus intellectuellement privilégiés…..nul racisme….nul nazisme…nul « spécisme »…nul autre substantif en « isme »dans cette façon de voir …simplement une observation  aussi objective que possible de nos contemporains…
    Je suis persuadé que de tous temps des voix plus ou moins éclairées se sont élevées contre ces abus pour les dénoncer….je veux bien que les
    moyens techniques et médiatiques actuels leur ont apporté une dimension qu’ils n’avaient jamais connue auparavant….personne ne peut plus dire
    qu’il ne savait pas….on est prévenu dans la minute d’une atrocité qui se produit aux antipodes…. je veux seulement dire que de tous temps , il
    aurait été bien naïf de croire que l’horreur que l’on avait sous les yeux n’était circonscrite qu’à notre petit  périmètre…

    Je suis convaincu que protester…se révolter…se lamenter ..se rebeller ne nous mènera nulle part …même s’il est bon et nécessaire de le faire….autant de coups d’épée dans l’eau…..le côté sombre de notre nature profonde avec tout ce qu’il compte de cruautés en tous genres ,  est beaucoup trop important et surtout mieux partagé…il prédomine dans la majorité des individus….le plus grand nombre….. insensible et sourd à tout argument de bons sens ou de simple humanité …acharné à nous entraîner , impuissants ,  avec lui  , dans son aveuglement incurable , vers un naufrage aussi prévisible qu’inéluctable…

    répondre

    mariev répond:

    ah oui, c’est comme ça que j’ai pris la question de jlm (premier commentaire en bas), sous-entendu : que pouvons-nous dire de plus, y’a t-il vraiment des trucs à dire?
    au milieu de tout ça, y’a une ptite Mariev qui semble avoir vu la Vierge, version « les découvertes de Nanette » : je le dis et le redis sans honte, voui, je redécouvre quelque chose, voui y’a des choses à (me) dire, et voui aussi, je cherche ensuite à poser tout ça pour me forger ma propre opinion

    et là, oups, ça fait pas du bien, mais c’est vrai (comme dit Chris, j’ai bien peur que ce soit vrai) : ces sentiments et ces réflexions sont-ils partagés par une élite d’individus intellectuellement privilégiés?
    merdum
    ça me rappelle un film (?) où le héros disait merde aux « ismes » de tout poil

    voilà une nouvelle grande porte ouverte sur un grand champ de réflexion!
    mais quand même, la compassion et l’empathie ne me semblent pas réservés à une minorité … et notre cerveau reptilien n’est pas là que pour nous permettre de nous défendre instinctivement, il est là aussi, pour chacun d’entre nous, pour nous permettre de communiquer avec ces voix dont parle Beston, entendre la nature, « comprendre » l’animal qui vit chez nous … et celui qui vit en nous, comprendre le langage du corps de celui/celle qui est en face de nous …
    arf

    mais tu le dis : le côté sombre de notre nature est désormais mieux partagé
    (je n’ai pas regardé les infos ce soir, mais je suppose qu’il a été question de ce drame avec les chiens dont parlait Géo chez Chris = fragmentation, diffraction, multiplication et banalisation de l’horreur sans recul, mais certainement pas de ces scientifiques doux rêveurs installés en Argentine pour piéger un rayonnement cosmique d’ultra haute énergie qui tombe à la fréquence de un par kilomètre carré et par siècle, ni de … oh, j’ai une idée d’article qui me vient, je coupe court!)

    alors, j’en reviens à l’individu … il me reste à trouver des voies personnelles à suivre pour continuer à rester en cohérence avec moi-même, mes ressentis, mes convictions … pour, en quelque sorte, m’accomplir … pardon, pensées embryonnaires, fatigue de la journée, je n’arrive pas à m’exprimer clairement ..!!

    quelle douce amertume, quelle amère douceur, qui coule de ton commentaire

    😉

    (j’ai lu ta réponse à mon comm chez toi, j’y reviendrai)

    répondre

  9. Posté le 29 mars 2009 à 16 h 31 min | Permalink

    Si on prend comme point de départ que la conscience n’est pas innée mais qu’elle s’acquiert avec le développement (cf bébés), si on peut imaginer qu’à défaut de conscience réfléchie, l’animal dispose d’une conscience spontanée, alors il faudra que l’humain invente un autre critère pour qualifier l’animalité et asseoir ainsi son autorité de satrape disposant à son gré du destin des espèces. Sans vouloir revenir sur le sort des cochons, poulets,taureaux de combat,…et animaux de labo, que l’on tue une fourmi ou un mammifère, cela s’appelle ôter une vie sur laquelle on ne possède aucun droit. On ne devrait pas faire du racisme à l’intérieur de la lutte anti spéciste. Dans l’antiquité Gallien pratiquait pour ses cours des dissections de singes. Certains étudiants trouvèrent que décidément un primate, ça poussait des cris par trop humains. On remplaça les singes par des veaux. Ouf ! l’honneur et la bonne conscience étaient saufs ! désolé, mais la phrase de Isaac Bashevis Singer ne me choque pas. Pour le peuple animal, la disparition programmée de sapiens, fossilisé par la massification, résonnera comme une délivrance.
    Merci pour ce texte et ce débat Mariev et bises.

    répondre

    mariev répond:

    Mine de rien (mine de crayon) nous nous approchons du bouddhisme, là … pour la spécialiste de la pensée embryonnaire que je suis, cela me rappelle que je m’y étais intéressée, puis, pour une obscure (forcément) raison, m’en étais désintéressée

    Ce n’est pas la phrase de Singer en elle-même qui me choque, c’est le procédé qui l’utilise dans un film dépourvu d’autres points de vue par ailleurs ; si on ne cite pas ses sources le reste du temps, pourquoi citer un Prix Nobel, soudain? C’est un peu facile et manipulateur, mais je pinaille, ce que je peux me permettre parce que (comme dit Bottle) toi, Chris, moi, jean-jacques, Fée des Agrumes etc … possédons un minimum de connaissances pour faire la part des choses à la vision d’un film militant

    Merci à toi de venir participer … j’avance, j’avance, grâce à vous tous
    bises!

    répondre

  10. Posté le 29 mars 2009 à 20 h 31 min | Permalink

    Oh boudiou ….. jai bien peur que Mr . Bottle ait encore raison …
    … c’est pas bien d’etre quelque chose en  » iste  » …. mais les  » élitistes
    « dans le sens de « intellectuellement privilégiés  » , ou , du moins , baisés au front par la Grace de la culture , de la réflexion et de la sensibilité bien shakerées me semblent les personnes les plus sages devant ce grand dilemne …

    Zélas , au grand zélas …. feraient pas le poids devant la grande majorité du coté sombre …

    Re – boudiou …. je le constate tous les jours ..
    Mais il fallait avoir le courage de le dire …. bien , bien …. meme si on se fera traiter de  » iste « ….

    Que c’est pas un gros mot … hein …

    répondre

    mariev répond:

    Yep, j’en ai bien peur aussi
    Je sais pas moi, s’ils font pas le poids face à Darth Vador 😉 Perso, je ne sais rien, ou presque, de ce qui se dit, s’écrit et se fait en-dehors de la sphère occidentale, ce qui représente quelques milliards de personnes, pas souvent bien loties en regard de nos critères de vie, mais certainement dotées de mon nouveau dada : un cerveau reptilien, et sans doute douées d’un bon sens encore, non?
    Je ne sais pas …
    Nan, nan, c’est pas un gros mot, pi si on commence à se faire « anti-istes » … on reste des « istes »!! Alors …

    répondre

  11. Posté le 29 mars 2009 à 21 h 43 min | Permalink

    Vite fait au passage:
    Pour ce qui est de la disparition des vaches et des chiens, je pensais à un livre Homo disparitus que je n’ai tjs pas lu.
    Sur la 4e de couverture, il expliquait simplement que les vaches modifiées par les croisements depuis des siècles sont incapables de courir avec
    des pis aussi gros et donc seraient exterminées par les prédateurs sans la protection des hommes. Pour les chiens, je ne sais plus.
    Je crois que cette lecture sera des plus intéressantes.

    Quant aux hommes, je suis intimement persuadée que sans la solidarité, l’espèce humaine n’aurait JAMAIS pu survivre! JM Pelt a écrit un superbe livre sur la solidarité où il explique que dans l’abondance, les espèces s’entredéchirent alors que face aux dangers, elles sont solidaires. ( je caricature vite fait)
    Reste que la vie résiste incroyablement, elle transforme, adapte et fait évoluer les espèces et ce depuis des millions d’années. C’est surtout pour nous et le monde tel que nous le connaissons que nous avons à nous interroger. 
    Bonne nuit

    répondre

    mariev répond:

    ah oui, je me souviens que tu avais mentionné ce livre, tiens …
    okay, en effet, si elles sont génétiquement modifiées, c’est trrrèès différent, mais le sont-elles toutes?

    face aux intempéries, j’ai pu constater cette solidarité : elle apparaît immédiatement et permet de créer des liens qui perdurent bien après la difficulté, mais finissent quand même par s’étioler

    oui, on ne va pas refaire le monde à partir d’il y a dix mille ans, ni encenser ou condamner tous ceux qui nous ont précédés, d’abord et surtout parce que c’est stérile
    reste à garder la ferveur ici et maintenant, n’est-ce pas!

    répondre

  12. Posté le 30 mars 2009 à 11 h 45 min | Permalink

    J’ajoute à mon commentaire Mariev et ceci pour te demander pardon, que je n’ai pas osé regarder les vidéos; je suis plutôt mal en point au niveau de la santé, ces jours-ci, et je n’ai pas voulu en rajouter par des cauchemars : je ne supporte pas d’être impuissant devant certaines choses que je connais cependant. Ne m’en veux pas.
    Amitié.
     

    répondre

    mariev répond:

    ouh la, j’ai bien insisté, dans l’article et dans mes réponses à certains commentaires, que je n’oblige personne à regarder!!
    surtout, prends soin de toi, c’est ce qui compte, là!!
    j’ai bien deviné, à travers les quelques articles de ton blog que j’ai lus, tes interventions chez Chris ou ailleurs, et ici, que tu sais ces choses, et que tu te documentes énormément sur des tas de sujets … et que si tu n’as pas regardé ce film, ce n’est pas du tout parce que tu n’as pas envie de savoir

    amitiés

    répondre

  13. Posté le 30 mars 2009 à 18 h 22 min | Permalink

    Comme j’ai déjà dit ce que j’en pensais dans l’article précédent je vais me contenter de faire un commentaire stupide 😛
    @
    Fée des Agrumes: effectivement, on voit la solidarité des hommes entre eux dans les moments difficiles, et les films catastrophes nous le prouvent à chaque fois 😀 (je n’ai pas d’exemple précis en tête, mais je pense à tous ces films sur la fin du monde, un blizzard géant qui détruit une ville, ou même les attaques d’extra-terrestres…)

    répondre

    mariev répond:

    les militaires qui venaient nous ravitailler en pain et en eau en septembre 2002, y ressemblaient ni à Jake Gyllenhaal, ni à George Clooney (mémorable dans « L’attaque des Tomates Tueuses »!!), ni à Bruce Willis … et y faisaient pas de blagues à deux balles toutes les trois secondes, ce qui fut heureux pour eux !!!
    mais c’est là que j’ai vraiment fait connaissance avec les voisins : soirées aux chandelles, jeux de cartes, réunions stratégiques, partage de patates et de café …
    paradoxe?
    ben, c’est que ça fait partie de mes meilleurs souvenirs …

    eh oui, ma bonne dame!

    répondre

  14. pandora
    Posté le 30 mars 2009 à 20 h 44 min | Permalink

    Je n’ai pas eu envie de regarder la vidéo parce que je ne pense pas avoir besoin de ça pour savoir et comprendre que l’homme est cruel avec les animaux (quand tu fais référence au nazisme, je repense au placard que j’ai vu et où les prisonniers étaient coincés sans pouvoir tenir ni couchés ni assis ni debout…
    En ce qui concerne les animaux, on réagit toujours de façon plus épidermique parce qui’ls représentent l’innocence, des animaux purs sans mauvaise intention comme peut l’être l’humain.
    C’est vrai qu’on peut s’interroger sur le droit qu’on s’arroge de tuer des animaux pour les manger… au nom de quoi.
    Je reste cependant toujours vigilante, et tant pis si c’est du spécisme.
    Je me souviens d’un cours de fac.
    Nous avions vu des enfants qui étaient filmés pendant des crises d’épilepsie, puis des petites souris bardées d’électrodes chez lesquelles on provoquait les mêmes crises.
    Nous avions beaucoup réagi aux images sur les animaux
    L’enseignant nous avait alors dit, et je ne l’oublierai pas, que nous n’avions pas réagi ni trouvé choquant de voir les enfants avec les mêmes symptomes et que lui trouvait cette absence de réaction particulièrement choquante…
    Le choc des images…
    Alors au final, oui, il faut respecter la vie de chacun…
    Mais au risque de passer pour la facho de service, je pense que si rendre des souris épileptiques peut permettre de guérir des enfants, je suis pour le spécisme. Dans le respect de l’animal bien sur, mais dans l’intérêt de l’enfant plutôt que de l’animal. Parce qu’il faut faire ce choix. (Et pareil en ce qui concerne les recherches sur la sep sur la souris…)

    répondre

    mariev répond:

    d’accord
    mais bon, par exemple, (et pour ne parler que du chapitre de l’alimentation) je n’ai pas trouvé de lien entre le fait que nos ancêtres très lointains chassaient pour, entre autres, manger de la viande, et l’un des arguments du végétarisme disant que notre système digestif n’a rien à voir avec celui d’un carnivore : est-ce le résultat d’une évolution, ou y’a-t-il eu déviance chez une partie de la population de nos ancêtres qui devint dominante par la suite?
    nous avons peut-être tout simplement le système digestif d’un omnivore (ce qui n’a quand même rien à voir avec un carnivore …)
    partant de là, et en restant dans le cadre de ce que dit Beston, notre univers d’omnivores côtoie l’univers d’autres animaux que nous chassons pour nous nourrir, au même titre que le chemin d’une lionne croise un jour celui d’une gazelle, ou qu’un loup mal luné affamé dans le Vercors croise la route d’un numain fatigué … tant que ça se passait dans un monde où l’homme ne proliférait pas encore, rien de plus « naturel » à mes yeux, finalement
    en revanche, maintenant … c’est une toute autre histoire, bien sûr …. entre la chasse telle qu’elle est pratiquée de nos jours ou la massification et l’industrialisation de la tuerie … y’a pas photo

    en tout cas, tu as tout à fait raison … c’est riche de réflexions, quel que soit l’angle « d’attaque » du sujet
    et au stade où j’en suis, ma réflexion porte surtout sur la manière dont l’homme traite le vivant dans sa globalité … je me retrouve avec des mots difficiles : asservissement, contrainte, masse, industrialisation, barbarie, étiolement de l’intuitif, du symbiotique, mépris, domination …
    le tout soulevant une problématique autrement plus tabou … hautement tabou : la démographie humaine
    dont l’une des conclusions est : plutôt que de déplorer le fait de ne pas avoir eu d’enfants, je ferais bien mieux de m’occuper d’enfants abandonnés …
    par exemple

    répondre

  15. Posté le 31 mars 2009 à 17 h 37 min | Permalink

    Approcher le spécisme (et l’antipécisme) de cette façon peut-être perturbante mais ce sera riche de réflexions.
    Le spécisme est à l’espèce ce que le racisme (d’où la référence au nazisme par exemple) et le sexisme sont respectivement à la race et au sexe : la volonté de ne pas prendre en compte (ou de moins prendre en compte) les intérêts de certains au bénéfice d’autres, en prétextant des différences réelles ou imaginaires mais toujours dépourvues de lien logique avec ce qu’elles sont censées justifier.
    Le spécisme est donc l’idéologie qui justifie et impose l’exploitation (souvent abominable)
    et l’utilisation des animaux par les humains.
    Il y a trois siècles, les noirs étaient considérés comme des êtres très inférieurs, proches des singes. L’esclavage était ainsi légitimé. Quant au sort des femmes (avaient-elles une âme se demandait-on ), il fut similaire.
    Les pratiques de l’excision et de l’infibulation procèdent du sexisme.

    répondre

    mariev répond:

    d’accord
    mais bon, par exemple, (et pour ne parler que du chapitre de l’alimentation) je n’ai pas trouvé de lien entre le fait que nos ancêtres très lointains chassaient pour, entre autres, manger de la viande, et l’un des arguments du végétarisme disant que notre système digestif n’a rien à voir avec celui d’un carnivore : est-ce le résultat d’une évolution, ou y’a-t-il eu déviance chez une partie de la population de nos ancêtres qui devint dominante par la suite?
    nous avons peut-être tout simplement le système digestif d’un omnivore (ce qui n’a quand même rien à voir avec un carnivore …)
    partant de là, et en restant dans le cadre de ce que dit Beston, notre univers d’omnivores côtoie l’univers d’autres animaux que nous chassons pour nous nourrir, au même titre que le chemin d’une lionne croise un jour celui d’une gazelle, ou qu’un loup mal luné affamé dans le Vercors croise la route d’un numain fatigué … tant que ça se passait dans un monde où l’homme ne proliférait pas encore, rien de plus « naturel » à mes yeux, finalement
    en revanche, maintenant … c’est une toute autre histoire, bien sûr …. entre la chasse telle qu’elle est pratiquée de nos jours ou la massification et l’industrialisation de la tuerie … y’a pas photo

    en tout cas, tu as tout à fait raison … c’est riche de réflexions, quel que soit l’angle « d’attaque » du sujet
    et au stade où j’en suis, ma réflexion porte surtout sur la manière dont l’homme traite le vivant dans sa globalité … je me retrouve avec des mots difficiles : asservissement, contrainte, masse, industrialisation, barbarie, étiolement de l’intuitif, du symbiotique, mépris, domination …
    le tout soulevant une problématique autrement plus tabou … hautement tabou : la démographie humaine
    dont l’une des conclusions est : plutôt que de déplorer le fait de ne pas avoir eu d’enfants, je ferais bien mieux de m’occuper d’enfants abandonnés …
    par exemple

    répondre

  16. Posté le 3 avril 2009 à 9 h 57 min | Permalink

    Je ne me pose aucune question ! Le seul fait qu’un seul animal soit martyrisé suffit à me donner des envies meurtrières envers les bourreaux! perso je me passe fort bien d’indices sur les pays , le temps , les pourcentages …ça noie plutôt le poisson à mon avis – Crois-tu que l’animal torturé , agonisant se demande lui COMBIEN de ses congénères sont ainsi traités par la LIE DE L’HUMANITE ???
    Que personne ne vienne me dire qu’il ignore ! parce que tous , tant que nous sommes , avons eu au moins UNE FOIS des images terribles d’agonies animales monstrueuses ! Je ne visionnerai pas le film puisque je sais ce qui se passe – par contre il est UTILE pour le combat contre des pratiques si hideuses qui défigurent l’Humanité dans son ensemble et je reviens à la phrase qui est en bannière chez Taomugaïa :
    Auswitch commence là où passant devant un abattoir on se dit : ce ne sont que des animaux!
    D’ailleurs , permets-moi encore de donner son site : 
    http://taomugaia.canalblog.com/

    répondre

    mariev répond:

    bon, j’en conclue que tu es végétarienne, déjà … (je ne te connais pas assez pour le savoir)

    je rends visite à Taomugaïa très souvent, et j’y laisse parfois des commentaires …

    en subliminal dans ce film, l’homme « mérite » éventuellement de vivre s’il remplit les conditions suivantes :
    – il est végétarien, voire végétalien (perso, je trouve cette dernière position très artificielle, j’y reviendrai dans un article, un jour)
    – ne porte pas de cuir, ou autres vêtements et accessoires issus de l’animal
    – n’utilise aucun ingrédient issu d’un animal (colles, crèmes, pinceaux …)
    – ne prend aucun médicament issu de l’expérimentation animale, mais vraiment aucun
    (le reste, c’est des évidences, ne pas porter de fourrure, savoir à quoi l’on s’engage, et s’engager réellement lorsqu’on prend un animal domestique, et si l’on n’est pas végétarien, choisir de boycotter toute viande industrielle, dénoncer les corridas …)
    sinon … on est « quelque part » un nazi, un esclavagiste, un barbare …
    désolée, je n’aime pas ce raccourci : il joue avec de nombreux registres, occultant le fait que de tout temps et en tout point du globe, il y a eu et il y a encore des « barbares », il centralise la détestation sur le « méchant homme blanc », très tendance mais stérile dans la flagellation et manquant de réalisme au regard des milliers d’années d’histoire ; il empêche de prendre une certaine hauteur …
    … tout comme l’absence de chiffres ou de perspectives : les images sont nécessaires, et je les ai regardées comme telles (il est impératif de savoir que cela existe), elles m’ont ramenée sur un chemin que j’avais un peu perdu de vue, elles m’ont balancé à la figure la dose d’hypocrisie dont j’avais été capable … salutaire …
    … mais elles ne donnent pas de recul ; si on me balance juste la photo d’un lac couvert de poissons morts en disant « pollution » et qu’on me demande de donner de l’argent pour décontaminer cet endroit, je n’ai pas assez d’infos ; ça se trouve, les poissons sont morts à cause de la mutation naturelle d’une bactérie (l’homme n’est pas responsable de tous les drames de cette planète!), et transformer une réalité pour servir une cause noble par ailleurs … je peux comprendre, mais c’est éminemment risqué
    C’est que je suis d’un tempérament qui s’enflamme vite, alors j’ai appris, suite à quelques déconvenues , à faire plus attention à ce qu’ON me dit ou me montre avant d’aller corner les oreilles de tout le monde

    Oui, la barbarie défigure l’humanité dans son ensemble
    La manipulation ne l’enjolive pas des masses non plus

    Et je mettrais ma main à couper que parmi les nazis, certains gagataient avec leurs chiens ou chats, et peut-être même que quelques-uns étaient végétariens?
    Tout comme des personnes qui n’apprécient guère la présence d’un animal dans leur environnement et s’en foutent un peu sont par ailleurs des trésors d’humanité dans leur vie de tous les jours

    belle journée!

    répondre

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