Vos réactions, d’autres lectures, de nouveaux échanges m’amènent à essayer de résumer et éclaircir au mieux la situation et ma position.

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La situation : création du fichier de renseignements EDVIGE qui recensera, de manière systématique et généralisée, toute personne « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ». Sans exception, toutes les personnes engagées dans la vie dela cité sont donc visées.
En outre, ce fichage vise à permettre la collecte de renseignements identitaires sur les « suspects » (personne mais également groupe) simplement considérés, par la police, comme susceptibles, à l’avenir et de manière totalement hypothétique, de porter atteinte à «l’ordre public.

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Le texte de loi, les réactions contre, la position de la CNIL, le communiqué du syndicat de la magistrature, la pétition contre sont ICI.

Ma position.

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D’un point de vue strictement judiciaire, je trouve cohérent de vouloir centraliser des informations collectées dans divers fichiers déjà existants : si cela peut faciliter et accélérer des procédures judiciaires, des enquêtes, voire éviter quelques bévues (comme la relaxe d’un criminel sexuel, par exemple), pourquoi pas ? On voit ça dans toutes les séries policières américaines (bon, certains de leurs taux de criminalité ne sont pas en leur faveur malgré tout…)

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Nous savons tous que nous sommes déjà fichés, d’une manière ou d’une autre.

Faire en sorte que toutes ces informations soient collectées dans un fichier NON OCCULTE n’est pas une mauvaise chose en soi. Au moins, les choses sont claires, et à priori organisées, avec des gardes fous.

A mon sens, cela n’empêchera pas que certains collectent des infos de manière cachée et illégale.

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Par contre, je m’oppose au moins sur deux points à EDVIGE :

–         ficher des gens « susceptibles de troubler l’ordre public » : à partir de quel fait sommes-nous susceptibles de troubler l’ordre public ? Qu’est-ce que troubler l’ordre public exactement ? Pourquoi inclure des mineurs à partir de 13 ans si par ailleurs leur majorité est fixée à 16 ans pour certaines choses, et 18 pour tout le reste ? Les infos seront gardées de très nombreuses années : quid de l’apprentissage par l’erreur ? Qu’est-ce que mon hétérosexualité, mon homosexualité, ma bisexualité viennent faire là-dedans ?

–         la loi a été décrétée sans débat public préalable

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J’ai signé la pétition, bien que son texte demande purement et simplement l’abrogation de la loi. J’aurais préféré qu’il exige la tenue d’un débat public, d’un vote, une révision…

Je l’ai signée parce qu’il apparaît  –  à ma connaissance  –  que c’est la seule action concrète existante à ce jour (en plein été…) pour faire savoir mon désaccord.

En de tels cas, je préfère l’ouvrir (même si je l’ouvre un peu mal) que la fermer.

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Voilà ! C’est tout, c’est beaucoup. N’hésitez pas à consulter les liens pour vous faire votre propre opinion.

Et si je dois perdre quelques lecteurs dans cette histoire, tant pis. Ainsi que je le disais dans le précédent article, ce qui se passe à l’extérieur me touche à l’intérieur, et ce qui se passe alors à l’intérieur influence notamment ce pour quoi j’ai ouvert ce blog : écrire, créer, imaginer, rêver, échanger, partager…

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23 juillet 2008